SOCIALLyon: Le bâtiment occupé par des étudiants et précaires évacué par la police

Lyon: Le bâtiment occupé par des étudiants et précaires évacué par la police

SOCIALL'immeuble de la rue Cazeneuve, investi depuis plusieurs jours selon les occupants, a été expulsé vers 18h ce dimanche...
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

Leur coup de force n'aura pas tenu longtemps. Ce dimanche soir, la police a procédé à l'expulsion d'un bâtiment de la rue Cazeneuve, dans le 8e arrondissement de Lyon, occupé par des étudiants, précaires et chômeurs. Cette évacuation, marquée par plusieurs interpellations selon les occupants du site, est intervenue sur ordre de la communauté urbaine du Grand Lyon, propriétaire des 35 logements vides «réquisitionnés». «L’expulsion du bâtiment a été réalisée sur demande du propriétaire de l’immeuble dans le cadre d’une procédure de flagrance, l’occupation des lieux ayant débuté samedi», a précisé à 20 minutes la préfecture du Rhône.

Une expulsion illégale?

Une version contestée par le collectif de précaires, qui avait officialisé cette «réquisition» samedi lors de la manifestation régionale pour le logement. «Mais les appartements étaient en réalité occupés depuis lundi dernier. L‘expulsion est donc illégale, les forces de l’orde ne pouvant intervenir que dans un délai de 48h après le début de l’occupation», a réagi dimanche soir un membre du collectif.

Deux mille personnes à la rue selon le collectif

En investissant ces appartements vacants depuis plus de trois ans, le collectif entendait défendre le droit à un logement pour tous. «C’est une opération médiatique et une action coup de poing pour créer un nouveau lieu d’habitation», expliquait Paul, rencontré au pied de l’immeuble occupé dimanche midi. «Dans la métropole, 2.000 personnes seraient à la rue. Il n’y a pas assez de places en centres d’hébergement d’urgence, mais il y a des milliers de logements vides, comme ici. Cette occupation, c’est pour montrer qu’en cas de situation d’urgence, il existe des solutions d’urgence, comme la réquisition», ajoute Cédric, du collectif.

En cas de maintien dans l’immeuble, où vivaient autrefois des professeurs de l'Education nationale, les militants avaient prévu d’accueillir dans ces logements des familles, chômeurs, étudiants retraités sans toit pour l’hiver.

Sollicité ce dimanche, le Grand Lyon n'a pas pu être joint pour s'exprimer sur ce dossier.