En apparence, il avait tout du jeune homme modèle. Un corps musclé, une tête bien remplie. Tellement bien remplie qu'il s'est rapidement transformé en «Panoramix de la gonflette», selon le Parisien. Olivier (prénom d'emprunt), brillant étudiant dans une prestigieuse école de commerce, comparaît ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Lyon. On lui reproche d'avoir fabriqué en cachette des produits dopants. Et d'avoir alimenté un véritable réseau sur la toile.

Arrivé en France à l'âge de 17 ans comme réfugié politique, le jeune homme s'est rapidement pris de passion pour la musculation. Dès sa première année d'étude, il s'est inscrit dans un club afin de «soulever de la fonte» et développer rapidement sa musculature. Seulement, la patience n'a pas été son point fort. «J'ai rapidement compris que sans produits, on arrivait à rien», raconte-t-il au Parisien.

Un véritable business

Il passe alors des heures sur Internet afin de dénicher la potion magique qui l'aiderait devenir Monsieur Muscle. C'est là qu'il découvre l'existence de «produits de relance» permettant de rétablir une forme d'équilibre hormonal. Des produits relativement chers, vendus par des laboratoires clandestins.

L'idée lui vient d'acheter ses produits en grosse quantité et de les revendre plus cher aux adeptes du culturisme. Jusqu'à ce que le petit génie décide de passer lui-même derrière la marmite magique. Le business devient vite rentable: ses fioles de «potion» vendues entre 30 et 60 euros les 12 cl, s'arrachent comme des petits pains. Et pour être sûr que la pilule passe bien, le jeune homme teste lui-même les produits. Avec quelques effets indésirables toutefois comme des montées de lait, des poussées de fièvre ou des palpitations.

Passible de 5 ans de prison

Mais la petite affaire n'aura pas duré longtemps. En février, le pharmacien en herbe est pris la main dans le sac. Les douaniers de Roissy interceptent l'un des colis qui lui est destiné, avec à l'intérieur des stéroïdes, des anti-oestrogènes et des contrefaçons de Viagra. Avant de perquisitionner son appartement, transformé en véritable laboratoire. Aujourd'hui, il encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.