Lyon: Michel Havard repart au combat
POLITIQUE•Après six mois de réfléxion, Michel Havard, candidat UMP battu par Gérard Collomb aux élections municipales de mars dernier, a décidé de repartir au combat...Propos recueillis par Caroline Girardon
Vous avez été très discret ces six derniers mois, est-ce un choix délibéré?
C'était un choix volontaire. Je m'étais imposé cette période de silence personnel pour voir si le moteur tournait encore au fond de moi-même. Six mois après, je peux vous dire que ma détermination est intacte.
J'ai pris le risque du recul afin de faire le bilan politique et personnel de cette campagne municipale écoulée. Le bilan que je tire est positif d'abord. Malgré un contexte local difficile (présence du FN au second tour), nous avons amélioré les résultats de l'UMP et de ses alliés. Ensuite, les retours sont positifs. Beaucoup de personnes m'encouragent à continuer en me disant que la compagne avait été une jolie campagne et qu'à Lyon, il faut savoir prendre du temps (sourire).
Le fait d'avoir perdu l'élection municipale a-t-il été facile à accepter?
C'est toujours difficile de perdre une élection. Pour perdre une image sportive, il y a des matchs que vous perdez mais vous faites quand même un beau match. Je pense que nous avons fait un beau match. Les Lyonnais l'ont ressenti. Quand on perd une élection, il faut savoir en faire le bilan. Et ensuite, se dire est-ce que je suis prête à repartir. Aujourd'hui, je suis prêt à repartir.
Pensez-vous avoir souffert d'un déficit de notoriété auprès des habitants ?
C'était ma première candidature. Forcément, les Lyonnais me connaissaient moins que Gérard Collomb, dont c'était la septième candidature. En même temps cette campagne a été l'occasion de me découvrir. Tout m'encourage à continuer.
Dans ces cas-là, qu'est ce qu'on se dit pour se remotiver?
L'envie ne m'a pas quitté. Elle est restée. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé une organisation Ensemble pour Lyon afin que nous puissions dans les années à venir, occuper le terrain, être force de proposition et reconquérir Lyon dans la perspective de 2020 même s'il est un peu tôt pour annoncer une candidature.
N'avez-vous pas peur que la droite parte encore divisée?
Les compétitions au sein d'une même famille politique ont toujours existé. Elles existeront toujours même si aujourd'hui, je ne le ressens pas du tout. J'avais un partenaire principal qui était l'UDI. Il faut assumer avant l'union, pendant et après. Donc, je me reposerai la question en 2020 au regard de l'attitude et de la capacité que nous aurons à continuer à avoir un minimum de fonctionnement commun.
Quelle stratégie allez-vous adopter?
On est dans une configuration différente. A priori, même si je ne veux pas préjuger de la décision qu'il prendra en 2020, Gérard Collomb est dans son dernier mandat. Les Lyonnais auront à faire un choix sur deux nouvelles personnalités. C'est une stratégie complètement différente. En 2014, j'étais candidat pour Lyon et pas contre Gérard Collomb. C'était difficile à faire passer comme message. En 2020, les choses seront différentes. D'ici là, je compte remplir mon rôle de patron de l'opposition lyonnaise et travailler à des propositions.
Avez-vous clairement l'impression que le terrain sera dégagé en 2020?
En tout cas, la configuration politique sera différente. les Lyonnais n'auront pas à choisir un sortant. Ils auront à faire le choix de leur nouveau maire.
Quels sont pour vous les dossiers prioritaires?
Le logement, l'emploi, le développement. Par exemple, la volonté faire une nouvelle maison de la danse est quelque chose, qui de mon point de vue, dans le contexte financier qui est le notre, n'est pas raisonnable...quelle que soit la réussite de la biennale de la danse. Je pense qu'on peut faire la même chose dans la maison actuelle pour beaucoup moins cher. Le problème de la résidence d'artiste peut être résolu par des aménagements sur place. Ca mérite d'être étudié. Sur la question de l'accueil du public, il y a la possibilité d'aménager des extensions. Je ne suis pas sûr que Gérard Collomb examine les différents scénarios. Il est plutôt connu pour mettre tout le monde devant le fait accompli. Il faut faire des projets dans le respect des finances publiques. Aujourd'hui, les Français et les Lyonnais sont écrasés d'impots. Les écraser encore plus serait dommageable.