Al-Kindi : le recteur prié de se taire

Al-Kindi : le recteur prié de se taire

EDUCATIONDepuis le lancement du projet Al-Kindi, il y a un an, le rectorat de Lyon s'est opposé par trois fois à l'ouverture de l'établissement privé hors contrat
©2006 20 minutes

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«Ce serait vraiment aller très vite en besogne et montrer peu de considération pour la loi que de décider qu'on peut ouvrir. » Après l'ouverture annoncée du collège-lycée musulman de Décines le 5 mars, le recteur de Lyon, Alain Morvan, interrogé hier par Radios Chrétiennes en France (RCF), n'a pas mâché ses mots et dénoncé « un nouvel élément de coup de force [des responsables d'Al-Kindi] » préjudiciable aux élèves. « En dehors de toute pression, de toute intimidation, je continuerai à me battre jusqu'à la dernière goutte d'encre », a ajouté Alain Morvan, sommé par sa hiérarchie, quelques minutes après son intervention sur RCF, de ne plus s'exprimer sur ce dossier.Depuis le lancement du projet Al-Kindi, il y a un an, le rectorat de Lyon s'est opposé par trois fois à l'ouverture de l'établissement privé hors contrat. Le dernier refus, justifié « par des raisons de sécurité » incompatibles avec l'accueil des élèves, a été validé le 8 janvier par le Conseil académique de l'éducation nationale et doit être tranché le 28 février par le Conseil supérieur de l'éducation. Malgré ce nouvel examen, les responsables d'Al-Kindi, autorisés jeudi par un jugement du tribunal administratif à accueillir des élèves, ont annoncé dimanche l'ouverture partielle des classes de 6e, 5e et 4e dès le 5 mars. Selon eux, « plus de 150 familles seraient intéressées pour inscrire leurs enfants, soit dès cette année, soit à la rentrée de septembre dans des proportions encore inconnues ».

E. Frisullo