Du 28 au 30 juin, tous les Lyonnais pourront pousser la chansonnette aux côtés de centaines de choristes lors de Tout l'monde chante. Mais les membres de la chorale Les Chant'sans pap'Yé, eux, ne pourront pas donner de la voix. L'inscription de ce groupe, créé par RESF, a été refusée par la Ville de Lyon, organisatrice de cet événement programmé dans le cadre du festival Tout l'monde dehors. «Elle nous a indiqué que la chorale était trop politique, trop engagée», regrette Sandrine Bergeron, membre de RESF.

Un chœur cosmopolite

Le groupe réunit 26 enfants et adultes, des Lyonnais, des sans-papiers et des personnes régularisées, âgées de 5 à 70 ans. Comme toutes les chorales, ce groupe, dont les textes ont été mis en musique par la chanteuse Sophie Gentils, a répété pendant un an pour mettre au point un spectacle. «Nos chansons prônent le vivre ensemble, mais nous n'appelons pas à faire la révolution», précise Sandrine. Au sein de la chorale, le refus de la mairie a provoqué une «énorme déception». «On a le sentiment d'être censurés», ajoute-t-elle. L'incompréhension est d'autant plus grande que la mairie n'indique pas, sur les documents d'inscription, que les chanteurs ou le répertoire ne doivent pas être engagés. «Je chante dans une autre chorale inscrite au festival. Certains textes de notre répertoire sont très engagés comme»Aller sans retour«, de Juliette, sur l'immigration», précise Mireille Peloux, membre de RESF. Un chœur rassemblant «des gays, des lesbiennes, des amis et des sympathisants» sera aussi de la fête. «Les autres chorales ne sont pas des émanations d'associations militantes contrairement à celle créée par RESF, indique-t-on à la mairie. Tout l'monde chante est un événement festif avec un répertoire très populaire.» La Ville de Lyon, qui assure n'avoir aucune volonté de censure, a proposé aux Chant'sans Pap'Yé de participer le 21 juin à la Fête de la musique.