Du local dans les assiettes

Du local dans les assiettes

Consommation Les commerçants plébiscitent les circuits courts
Elisa Riberry

Elisa Riberry


Ces commerçants n'ont pas attendu l'affaire sur la viande de cheval pour se lancer. Mais les scandales alimentaires n'ont fait que conforter leur choix pour les circuits courts. En 2006, à l'heure où la vente de paniers de la ferme débutait, s'ouvrait cours Gambetta (3e) l'épicerie De l'autre côté de la rue, dédiée aux produits de producteurs. Depuis, le commerce s'est développé, affichant en 2012 un chiffre d'affaires de 540 000 €. Et d'autres commerçants ont fait le pari du «consommez local», qui séduit de plus en plus de clients… Pour décrypter cet attrait, 20 Minutes a interrogé quelques-uns de ces nouveaux acteurs « responsables ».

Des garanties de fraîcheur. Depuis qu'elle a ouvert à la mi-février rue Béchevelin (7e) son épicerie Scarole et Marcellin, Carole est souvent interrogée par ses clients sur la provenance des produits. «Je leur garantie une traçabilité régionale. Des marchandises dont le temps d'acheminement est court, ce qui assure une fraîcheur et une conservation optimale », explique la jeune femme, dont les produits frais, l'épicerie, les laitages et les viandes proviennent de producteurs rhônalpins. Meryem, une trentenaire venue découvrir la boutique, confirme : «Avec tous ces scandales, la provenance locale est un gage de qualité, ça me rassure». «Notre clientèle de quartier recherche aussi une qualité gustative», observe Thibaut Duez, fondateur de L'Autre côté de la rue. Un magasin, où tout est fourni par des producteurs, une centrale d'achat bio et coopératives de commerce équitable.

Un prix mesuré. Si dans ces épiceries, tout n'est pas très bon marché, le prix du frais est intéressant. «J'essaye d'être compétitive. Pour les fruits et légumes, je me situe entre les prix du marché et des petits commerçants», explique Carole. Chez «3 ptits pois», la vente en vrac d'épicerie sèche, de frais, de produits d'entretien, réduit forcément «le coût pour le client », précise Julien Weste, fondateur en 2010 de cette coopérative de distribution de produits bio, locaux, équitables situé rue Chevreul (7e).

Un achat responsable. Pour les adeptes des circuits courts, «la survie des producteurs» est l'un des arguments essentiels. «Lorsque je me suis lancé dans la vente de bières, j'ai vu qu'il existait plein de brasseries en Rhône-Alpes. Il m'a paru évident de privilégier la production locale, ajoute Alfred Valent, gérant de La Chope de Lug, dans le Vieux Lyon. Un souci également constaté par Julien.» Les clients sont conscients de l'impact de leurs achats sur l'environnement et les producteurs «, indique-t-il.