Nouveau refus pour le collège Al-Kindi
La décision a semé la colère et l'indignation au sein de l'association Al-Kindi, à l'origine de la création du collège musulman de Décines©2006 20 minutes
La décision ne les a pas surpris, mais elle a semé la colère et l'indignation au sein de l'association Al-Kindi, à l'origine de la création du collège musulman de Décines. Vendredi, le Conseil académique de l'Education nationale (Caen) a confirmé l'opposition à l'ouverture de l'établissement Al-Kindi, formulée le 30 août par le recteur de l'académie de Lyon, Alain Morvan. Comme ce dernier, le Caen s'est appuyé sur la démission fin août du porteur officiel du projet, censé diriger l'école, pour justifier ce nouveau refus.
Des arguments que l'association Al-Kindi, « consternée », réfute en bloc. « Le directeur s'était remis en disponibilité pour l'Education nationale, mais restait à la direction de l'école en tant que bénévole », a martelé hier le vice-président d'Al-Kindi, Hakim Chergui. « Le recteur est dans une position idéologique et non pas administrative. Ses déclarations traduisent sa volonté de s'opposer coûte que coûte au projet », a ajouté le vice-président, déterminé « à utiliser tous les recours » pour s'opposer à cette décision « arbitraire ». Un sentiment d'injustice partagé hier par le président du conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes. « Au-delà d'Al Kindi, ce nouveau revers pose la question de la position de l'islam en France. Soit nous avons notre place et les mêmes droits que les autres. Soit nous ne l'avons pas et dans ce cas, le recteur prend ce genre de décisions », a indiqué Azzedine Gaci, à l'origine du comité de soutien au collège musulman. Réuni hier, ce dernier, composé de parents d'élèves et de représentants d'associations musulmanes, a décidé de mettre sur pieds d'ici à mercredi soir plusieurs actions de protestation. L'association Al-Kindi compte pour sa part demander une entrevue au ministère. Avant, « sans doute », de faire appel de la décision rendue par le Caen devant le Conseil supérieur de l'Education à Paris.
Elisa Frisullo