les centres d'IVG en débat
Santé Les associations féministes appellent à une manifestation samediCaroline Girardon
Inquiètes. Plusieurs associations féministes appellent à manifester samedi après-midi devant l'hôpital de la Croix-Rousse afin de protester contre la réorganisation des établissements de santé où se pratique la majorité des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Au pôle hospitalier Lyon Sud, comme à la Croix-Rousse, ces centres vont être intégrés au service de gynécologie.
Problèmes de prise en charge ?
« Il y a un risque que la qualité de la prise en charge ne soit plus la même, redoute Najia Dridi du Planning familial. On va vers la disparition d'un personnel dédié ayant fait le choix de se former à cette question de l'avortement, à l'écoute des patientes. » Car à Lyon Sud, le service d'IVG passerait de deux personnes actuellement (une infirmière et une aide-soignante) à une seule qui ferait à la fois les prises de rendez-vous téléphoniques, l'accueil des femmes et l'ouverture de dossiers. De son côté, la direction des Hospices civiles de Lyon se veut rassurante. « Même si la prise en charge est différente, la qualité des soins sera la même, précise Marie-Hélène Renault, chargée du dossier IVG. La prise de rendez-vous et les consultations resteront inchangées. Elles s'effectueront par l'infirmière qui occupe actuellement ce poste. » Les associations demeurent néanmoins suspicieuses. « Le fait d'intégrer à l'orthogénie à la gynécologie pose question. Des femmes souhaitant avorter vont se retrouver à côté de celles venant pour un suivi de grossesse ou pour une procréation assistée. Ce sont des situations culpabilisantes et déstabilisantes », argumente Najia Dridi. « Il n'y a aucun risque que ces femmes se croisent, rétorque Marie-Hélène Renault. Les patientes venant pour des IVG seront dans quatre chambres individuelles, dans un espace dédié uniquement à l'orthogénie. Elles ne côtoieront jamais celles qui ont des problèmes de stérilité. »