L’incroyable voyage de la libellule globe-trotter
ANIMAUX•En 2009, le biologiste Charles Anderson a publié les détails du voyage de la “libellule globe-trotteuse” qui, d’après lui, est l’insecte du monde qui vole sur la plus longue distance en migrant entre les continents.Le Monde des animaux
Le voyage commence
Vers le mois d’août, au sud de l’Inde, les pantales globe-trotteurs se regroupent en masse, se préparant pour leur voyage épique qui couvrira entre 14 000 et 18 000 km à travers océans et continents, ce qui est particulièrement impressionnant quand on considère la petite taille de cet insecte.
La fin de l’Inde
En septembre, les pantales ont atteint la pointe extrême sud de l’Inde et se préparent à traverser l’océan Indien. L’alimentation est essentielle si les pantales veulent survivre à un voyage si dangereux, elles continuent donc à se nourrir d’insectes en les capturant en plein vol. Ayant fait le plein d’énergie, elles se dirigent ensuite vers les Maldives.
Les secrets du Sri Lanka
En 2011, de nouvelles informations ont suggéré que la distance parcourue par les pantales serait bien plus grande que ce que l’on pensait. De vastes nuées de pantales ont été trouvées le long de la côte ouest de Sri Lanka, dans des lieux comme Moratuwa ou Kollupitiya ; le Sri Lanka serait un centre important pour le déplacement des pantales.
Escale aux Maldives
Les pantales font alors une escale improbable aux Maldives. La première étape de leur incroyable voyage implique de parcourir une distance d’au moins 500 km pour atteindre l’île la plus au nord. Les recherches de Charles Anderson suggèrent de façon intéressante que les insectes apparaissent en vagues, ne restant pas plus de quelques jours avant de repartir pour leur prochaine escale.
Abri aux Seychelles
Les pantales voyagent au-dessus d’une autre grande portion de l’océan Indien pour apparaître au nord des Seychelles, généralement autour de novembre. D’après les recherches, elles ont alors parcouru une distance de plus de 2700 km. Elles survolent lentement de nombreuses îles, dont Aldabra, et se préparent de nouveau à traverser l’océan Indien.
Attraper la ZCIT
La manière dont les pantales migrent n’est pas claire, mais Charles Anderson pense qu’elles utilisent un système atmosphérique appelé la ZCIT, ou zone de convergence intertropicale, pour se déplacer avec une incroyable rapidité. On pense que les pantales voyagent le long de ce courant aérien à une altitude de plus de 1000 m.
Arrivée au Mozambique
En décembre, les pantales atteignent l’Afrique et y passent l’hiver, se préparant pour leur migration de retour à travers l’océan en prenant un repos bien mérité. Leur voyage est cependant loin d’être terminé, elles commencent à présent à se diriger vers le sud de l’Inde.
Danger en plein ciel
De larges nuées de pantales migratrices attirent évidemment de nombreux prédateurs. Alors qu’elles craignent peu les autres insectes, elles sont des proies faciles pour les oiseaux, en particulier les engoulevents, les guêpiers et les coucous, qui les attrapent en plein vol.
Esprit de famille
Les pantales entament le voyage de retour. Comme pour le papillon monarque, on pense que cette longue migration est entreprise par quatre générations. Cela signifie que les insectes qui commencent le voyage en Inde du Sud ne seront pas les mêmes que ceux qui y reviendront près d’un an plus tard, ce qui rend cette longue odyssée encore plus étonnante.
Cousins cousines
Entre avril et juin, les pantales réapparaissent brièvement aux Maldives avant de retourner en Inde en juin ou juillet. D’autres espèces de libellules se rencontrent également lors des deux visites, telles que le Diplacode trivialis ou l’Anax guttatus. Il n’y a pas assez d’eau douce aux Maldives pour satisfaire les besoins des libellules, ce qui a conduit Charles Anderson à confirmer ses suspicions au sujet de la migration.
Cet article vous a plu ? Retrouvez le magazine "Le Monde des Animaux" en kiosque et sur monmag.fr (versions papier et numérique, et abonnements).
Le Monde des Animaux & de la Nature est un magazine dédié à la faune et à la flore sauvages du monde entier. À travers des histoires captivantes et de sublimes photographies, le magazine offre un véritable safari visuel au cœur de la nature.
À lire aussi