Le cochon est un véritable symbole de saleté dans notre culture ; ne parle-t-on pas d’ailleurs d’une “porcherie” pour décrire une pièce qui aurait besoin d’un sérieux nettoyage ?

Une idée reçue

En réalité, les cochons sont des animaux particulièrement propres. Cette idée reçue est fondée sur une mauvaise interprétation de certains de leurs comportements, et sur une observation injuste de leurs conditions de vie à l’état domestique. Les cochons sont en effet considérés comme des animaux sales car ils ont tendance à se rouler dans la boue, le comble du salissant pour nous les humains. En réalité, la boue n’est pas sale ; c’est une considération liée à notre aversion pour les taches, mais pas une réalité objective. Et les cochons en ont un besoin vital : ils sont incapables de suer et la boue leur permet de se rafraîchir tout en protégeant du soleil leur peau rose et fragile. C’est aussi un excellent moyen de retirer les tiques et parasites et de tenir les moustiques à l’écart.

Le problème de la captivité

Aussi, les conditions de vie des cochons en captivité les contraignent à adopter des comportements qui ne sont pas naturels chez eux, comme le fait de déféquer dans leur lieu de vie, faute d’espace approprié. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer dans la nature l’ancêtre sauvage du cochon domestique, le sanglier. On s’aperçoit alors qu’il s’agit d’une créature particulièrement attachée à la propreté. Pas question pour les sangliers de déposer leurs excréments là où ils dorment ou mangent. Leur odorat est très développé, comme celui des cochons ; on les utilise d’ailleurs pour chercher les truffes car ils sont capables de les sentir bien qu’elles poussent sous terre. Leur nez délicat ne tolère pas les mauvaises odeurs sur leur lieu de vie. On s’est même aperçu que les sangliers et les cochons nettoyaient leur nourriture avant de la manger : c’est ce qu’on observe quand on voit ces animaux utiliser leur museau pour faire rouler un fruit par exemple. Ce comportement a été particulièrement bien documenté au zoo de Bâle en Suisse, où les sangliers lavent leurs pommes dans l’eau avant de les croquer, même quand ils sont affamés.

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