Malgré une stature similaire à celle du tigre, le smilodon n’est qu’un cousin éloigné des espèces modernes. Il existait trois espèces de smilodons, et bien que le smilodon fatalis n’ait pas été le plus grand, il était le plus répandu. C’était un superprédateur vivant en Amérique du Nord pendant le Pléistocène (1,8 million d’années à 10 000 ans avant notre ère). Le smilodon fatalis chassait à l’affût, bondissant du couvert des arbres ou depuis les rochers sur les grands herbivores, notamment le bison et le chameau américains. Pesant environ 280 kg, il était capable de terrasser de grandes proies et de les maintenir immobilisées tandis qu’il utilisait son arme mortelle.

Des dents comme des poignards

Contrairement aux lions modernes, qui étranglent leur proie, le coup de grâce de ce cousin disparu était une morsure de ses canines supérieures en forme de dague, poignardant ou coupant la gorge une fois que l’animal avait été immobilisé pour ne pas risquer de briser son arme principale. Le smilodon fatalis a vécu en même temps que les premiers hommes en Amérique du Nord, aussi les hommes ont-ils sans doute fait partie de son menu. On ne sait pas si cet animal était social comme le lion ou une créature solitaire qui rejoignait les autres membres de l’espèce uniquement pour se reproduire. Quoi qu’il en soit, ils ont été nombreux à avoir entendu les appels de détresse des animaux enlisés dans les puits de goudron appelés La Brea Tar Pits, en Californie. Les restes de plus de 2000 smilodons y ont été trouvés ; sans doute attirés par la perspective d’un repas facile, ils se sont finalement retrouvés eux-mêmes prisonniers du goudron.

Vu pour la dernière fois…

Le tigre à dents de sabre a disparu de la même façon que d’autres animaux de cette période, succombant au même événement qui a causé l’extinction des mammouths, des paresseux terrestres et autres grands animaux. Il se peut que la diminution du nombre de proies plus grandes et plus lentes et l’augmentation du nombre d’herbivores plus agiles, tels les cervidés, aient causé la famine chez cet animal. Les premiers humains passant du statut de proies à celui de concurrents, il est aussi probable qu’ils ont participé à l’extinction du félin.

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