Ce furent les premiers colons européens d’Australie qui, en hommage à son plumage éclatant, donnèrent son nom de la perruche de paradis (à ne pas confondre avec le Paradisaeidae de Nouvelle-Guinée). Plutôt longue et mince, elle présentait des taches rouges au niveau des épaules, des ailes de couleur brune et une queue d’un bleu turquoise lumineux. Elle peuplait les vastes forêts d’eucalyptus de l’est de l’Australie, suffisamment clairsemées pour permettre aux herbes dont elle se nourrissait de pousser au sol.

Un oiseau souterrain

L’oiseau nichait dans des termitières sous les branchages, dans lesquelles il creusait un tunnel d’environ 30 cm de longueur qui débouchait sur une chambre. Les femelles pouvaient pondre jusqu’à cinq œufs par couvée et passaient la plupart de leur temps à se nourrir de graines de plantes herbacées.

Une disparition rapide

Le déclin de la perruche de paradis fut très soudain. À la fin du XIXe siècle, l’oiseau était suffisamment commun pour que sa présence soit considérée comme normale, mais suffisamment rare pour que l’exploitation des ressources naturelles ait un effet dévastateur sur sa population. Avec l’accélération de la déforestation au profit des pâturages, son milieu naturel et ses sites de nidification disparurent progressivement. De riches propriétaires terriens rasèrent des termitières pour construire des courts de tennis. Des collectionneurs d’œufs (des oologues) et des zoos peu scrupuleux, mais aussi l’introduction de prédateurs non indigènes, contribuèrent à réduire sa population. Les prairies dont dépendait la subsistance des perruches de Paradis furent également détruites par les incendies et par la propagation des opuntias, des plantes décoratives originaires d’Amérique devenues invasives durant les années 1900.

En 1916, le défenseur de l’environnement Alex Chishold partit à la recherche de la perruche de paradis, mais il lui fallut cinq ans avant de trouver un couple. Malheureusement, ces oiseaux furent parmi les derniers spécimens observés dans la nature.

Quand a-t-elle été vue pour la dernière fois ?

Les forêts bordant le large cours de l’Upper Burnett River, près des côtes du Queensland, semblent avoir été le dernier refuge de la perruche de paradis. Le naturaliste Cyril Jerrard fut le dernier à avoir observé l’oiseau en 1927, et même si certains ont prétendu l’avoir aperçu au cours des décennies suivantes, aucune de ces observations n’a pu être confirmée. Il s’agit dans l’histoire de l’Australie du seul oiseau indigène dont l’extinction a été causée par l’homme.

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