C’est un beau jour d’été qui s’annonce dans les montagnes de l’Himalaya. Dans la canopée, un ours à collier (ou ours noir d’Asie) s’éveille. C’est un beau spécimen âgé de 6 ans, aux poils raides d’un noir profond. Sur son cou, il porte une tache de couleur crème en forme de collier qui lui vaut son nom. Il a passé la nuit au sommet des arbres, confortablement installé en solitaire sur une sorte de lit en branches cassées qu’il a fabriqué pour l’occasion. Avec une agilité impressionnante, il se déplace parmi les arbres à l’aide de ses longs membres supérieurs aux griffes redoutables qui se plantent solidement dans l’écorce.

Trouver à manger

Avec son long nez très mobile, l’ours à collier hume l’air. Il cherche à manger parmi les branchages riches en glands, noix, insectes et larves. Parfois, il a la chance de tomber sur une ruche d’abeilles et de se délecter de miel malgré les nombreuses piqûres inévitablement associées. Il n’en trouvera pas aujourd’hui, mais il doit préparer ses réserves de graisse pour l’hiver et mangera tout ce qu’il pourra sur son territoire : des œufs d’oiseau, des fruits, ou des larves, qu’il repère grâce à son excellente vue et à sa très bonne ouïe.

La rencontre

Alors qu’il se délecte de ce nectar, il sent la présence d’une femelle parmi les branches. C’est la saison des amours, et notre ours à collier mâle est justement à la recherche d’une partenaire. Passant la moitié de sa vie dans les arbres, il ne voit aucun inconvénient à faire la cour à sa dulcinée dans la canopée. Il possède un registre vocal particulièrement développé, du sifflement au gémissement en passant par le grognement, mais il a un son bien particulier réservé aux femelles qu’il courtise : il glousse. La femelle n’a pas l’air impressionnée, mais elle laisse le mâle s’approcher, trouvant un certain attrait à son prétendant en pleine force de l’âge, au sommet de sa fertilité. Leurs gros museaux lippus échangent quelques vocalises, puis les deux ours se rapprochent, se reniflent et s’observent de plus en plus près.

Fonder une famille

Ils s’accouplent ensuite pour la première fois, mais pas la dernière. D’ici à la fin du mois d’août, ils resteront proches, cherchant leur nourriture ensemble, et s’accouplant encore plus de trente fois pour s’assurer une descendance. À la fin de l’été, le couple se séparera et changera d’habitat, descendant à 1500 m d’altitude, dans des forêts où l’hiver sera plus supportable. Là, dès le mois d’octobre, ils s’installeront chacun de leur côté, à l’abri dans un arbre creux, après avoir fait d’importantes réserves de graisse.

Durant l’hiver, la femelle donnera naissance à deux petits. Au printemps suivant, elle émergera de son sommeil hivernal et se nourrira copieusement pour pouvoir allaiter ses oursons. Pendant ce temps, notre papa ours reprendra sa vie de mâle solitaire et regagnera la haute montagne.

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