Le vison d’Europe, un petit carnivore en danger critique d’extinction
ANIMAUX•Un petit carnivore européen, peu connu, est aujourd’hui en danger critique d’extinction. Pour tenter d’inverser cette triste tendance, tous les acteurs de la conservation se mobilisent et, parmi eux, les parcs zoologiques. Il est temps d’agir !Cyril Hue pour Le Monde des Animaux
Jadis, le vison d’Europe occupait une large partie du continent, de la façade atlantique jusqu’aux confins de l’Oural. Le déclin s’est amorcé réellement dans le courant du XIXe siècle pour aboutir aujourd’hui à la disparition de près de 90 % de son aire de répartition historique. Ne demeurent désormais en Europe que cinq régions dans lesquelles le petit mustélidé survit : un noyau oriental regroupant les populations isolées en Russie, en Ukraine, dans le delta du Danube et en Estonie ; ainsi qu’un noyau occidental couvrant le nord de l’Espagne jusqu’au sud-ouest de la France. Les spécialistes s’accordent à penser que la population s’élève péniblement à quelques milliers d’individus.
Et en France ?
Le vison d’Europe était encore présent sur une grande partie du territoire français au début du XXe siècle. Malgré tous les efforts entrepris pour contrer cette terrible dynamique du déclin, le petit mammifère a continué de disparaître pour ne subsister de nos jours que dans sept départements du Sud-Ouest, principalement le long de la façade atlantique. Cette petite population compterait environ 250 individus.
Les raisons du déclin
Plusieurs menaces contribuent à la disparition rapide du petit mustélidé. La principale est sans aucun doute la destruction ou la dégradation de son habitat, et notamment des zones humides qu’il affectionne tout particulièrement : fragmentation du milieu, canalisation des rivières ou encore pollution sont au rang des facteurs contributifs.
La compétition avec le vison d’Amérique, une espèce “exotiques”, est une autre menace importante pour les faibles effectifs du vison d’Europe. Enfin, il faut ajouter à ces deux facteurs une longue liste de menaces telles que les collisions routières, la chasse ou les destructions accidentelles dans des pièges non destinés au vison, les maladies, une génétique défavorable du fait du faible effectif des populations, et enfin le réchauffement climatique.
Un PNA pour les visons
Dès 1999, différents acteurs de la conservation, sous l’égide du ministère chargé de l’Environnement, se sont regroupés dans le cadre d’un plan national d’action (PNA). Les objectifs du premier PNA ont été de parfaire nos connaissances sur l’espèce, de mieux connaître la dynamique des populations et d’identifier les menaces pour ensuite limiter leur impact.
Une deuxième série d’actions ont visé ensuite à intégrer la conservation du vison dans les politiques publiques et à entreprendre l’élevage puis la réintroduction de l’animal dans le milieu naturel. C’est dans ce contexte que deux parcs zoologiques français ont réalisé des stations d’élevage conservatoire pour l’espèce.
En 2021, un troisième PNA a été décidé pour une période de dix ans. Les objectifs : intensifier les efforts de préservation des dernières populations et de leur habitat, lutter contre les menaces, contenir l’expansion du vison d’Amérique et renforcer l’action des élevages conservatoires.
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