Lézard bizarre : L’iguane marin des Galápagos
ANIMAUX•L’iguane marin des Galápagos est un doux herbivore. Seul iguane marin au monde, vieux d’environ 10 millions d’années, il vit en équilibre précaire dans un environnement unique et fragile.Le Monde des animaux
Lorsque le naturaliste Charles Darwin débarqua aux Galápagos, il fut surpris par l’apparence étrange des iguanes marins, ces gros sauriens noirs, parfois teintés de rouge, de bleu-vert ou de gris, parés d’une impressionnante crête dorsale et de longues griffes. Il faut dire que ces animaux sont uniques, ayant probablement été séparés de leurs cousins, les iguanes terrestres du continent américain, il y a 8 à 10 millions d’années. Dans l’archipel des Galápagos, environnement exceptionnel et isolé, ces iguanes ont évolué de manière tout à fait singulière, devenant des créatures marines.
Une allure de Godzilla
Leur apparence terrifiante au premier abord semble être celle de prédateurs, mais, à y regarder de plus près, il n’en est rien. La crête de l’iguane marin est en fait une nageoire dorsale lui permettant de nager avec aisance ; ses longues griffes lui servent à s’accrocher aux rochers où il se réchauffe après avoir nagé dans les eaux froides de l’archipel ; sa peau épaisse et principalement noire absorbe mieux la chaleur du Soleil, indispensable pour cet animal à sang froid.
En fait, l’iguane marin des Galápagos est tout sauf un chasseur : il se nourrit d’algues marines qu’il prélève sur le littoral ou qu’il va chercher le long des côtes en plongeant jusqu’à 30 minutes d’affilée à des profondeurs pouvant dépasser 15 m. Gracieux dans l’eau, il est bien plus maladroit sur terre, où on le voit rarement parcourir de grandes distances : il a plutôt tendance à rester immobile sur la roche volcanique, profitant des rayons du Soleil pour sortir de la léthargie que provoquent ses plongées répétées. Le soir venu, les colonies d’iguanes s’entassent pour rester au chaud.
Une seule espèce multifacette
Il n’existe qu’une seule espèce d’iguane marin des Galápagos, mais huit sous-espèces étaient traditionnellement reconnues, et cinq de plus s’y sont ajoutées en 2017. La première chose qui saute aux yeux est la carrure de l’animal : sur l’île Genovesa par exemple, les mâles pèsent au maximum 1 kg, contre 15 kg sur Isabela. Leur taille varie tout autant : les plus petits mesurent à peine une trentaine de centimètres des narines au bout de la queue, contre plus de 1,70 m pour les plus grands. Ces différences de taille et de poids dépendent de la quantité de nourriture disponible sur chaque île : selon la température de l’eau et la croissance des algues, les iguanes auront plus ou moins à manger et auront tendance à se développer physiquement ou au contraire à garder des proportions modestes. À la saison des amours, les mâles des îles du Sud sont également bien plus colorés que ceux des îles du Nord, prenant des teintes du bleu-vert au rouge brique.
Cet article vous a plu ? Retrouvez le magazine "Le Monde des Animaux" en kiosque et sur monmag.fr (versions papier et numérique, et abonnements).
Le Monde des Animaux & de la Nature est un magazine dédié à la faune et à la flore sauvages du monde entier. À travers des histoires captivantes et de sublimes photographies, le magazine offre un véritable safari visuel au cœur de la nature.