Les léopards se scindent en neuf sous-espèces distinctes selon leur région. Globalement, ils sont en net déclin à travers le monde, mais peu de sous-espèces courent un danger aussi grave que la panthère (ou léopard) de l’Amour. Il y a encore 100 ans, ces félins occupaient l’Extrême-Orient russe, le nord-est de la Chine et l’intégralité de la péninsule coréenne. Aujourd’hui, on ne compte plus que 25 à 40 individus à la pointe sud de l’Extrême-Orient russe.

À l’état sauvage, la panthère de l’Amour est au bord de l’extinction. Une étude de 2007 a montré qu’à peine 14 à 20 adultes et 5 à 6 léopardeaux vivaient dans la région du Primorié en Russie. Depuis son passage dans la liste des espèces en danger critique d’extinction en 1996, sa population s’est relativement stabilisée mais les efforts de conservation n’ont à ce jour pas réussi à faire remonter les chiffres.

Un dur combat

Les panthères de l’Amour font face à plusieurs menaces qui ont contribué à les mettre en danger d’extinction. Le braconnage, comme souvent dans les cas de disparitions d’animaux, est considéré comme la principale menace. Le commerce de produits de panthères de l’Amour est illégal, et donc difficile à quantifier, mais des peaux sont très souvent confisquées en Russie et en Chine. Le massacre de ces animaux pour leur fourrure est le plus souvent le fait de chasseurs non qualifiés. Les animaux périssent alors dans de grandes souffrances.

Les incendies volontaires constituent également une menace de taille. Les agriculteurs mettent le feu aux champs dans le but d’améliorer la qualité des sols pour les récoltes. Pourtant, avec le temps, de grandes étendues de terres sont transformées en savanes ouvertes, recouvertes d’une maigre végétation d’herbes et de buissons, que les panthères évitent soigneusement en raison de la faible densité des proies. Malgré ces perspectives moroses, certaines personnes se battent pour endiguer la disparition de cette espèce : des gardes forestiers sont ainsi postés dans des cabanes tout le long du territoire. En cas de début d’incendie ou de coups de feu, ils passent aussitôt à l’action.

Une autre menace est apparue dans le Primorié : le développement. Bien que des projets de construction d’un oléoduc et de création d’une mine de charbon à ciel ouvert aient été abandonnés grâce à la pression des défenseurs de l’environnement, l’envie d’investir l’habitat des panthères pour en tirer des profits commerciaux est loin d’être éteinte. Plus que jamais, les conservationnistes doivent rester sur la brèche et poursuivre le travail de lobbying auprès des responsables politiques, des chefs d’entreprise et des décideurs pour préserver cet habitat, afin que les panthères de l’Amour aient une chance de survivre.

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