Tout le monde sait qu’il existe des invertébrés venimeux ; on pense immédiatement aux arachnides, comme les araignées et les scorpions, ainsi qu’aux insectes, comme les guêpes et les frelons. Le venin se retrouve également chez les reptiles, comme de nombreuses espèces de serpents, mais aussi chez certains poissons, certains amphibiens, et, plus étonnant, certains mammifères. D’après nos connaissances actuelles, il n’existe des mammifères venimeux qu’au sein de quatre ordres : les primates, les soricomorphes (l’ordre des taupes et des musaraignes), les solénodontes, des petits insectivores nocturnes, et les monotrèmes, qui pondent des œufs et allaitent leurs petits, comme l’ornithorynque.

Le loris, seul primate venimeux

Les seuls primates venimeux sont les loris, qui appartiennent au genre Nycticebus. Ces adorables animaux nocturnes à la fourrure douce et aux grands yeux vivent dans les arbres d’Asie du Sud-Est et d’Asie du Sud. Ils ne disposent à première vue pas de moyen de défense contre les prédateurs et semblent bien vulnérables, mais ils ont en réalité une arme secrète. Une glande située près de leurs aisselles sécrète une toxine puissante qu’ils lèchent et mêlent à leur salive en cas de menace ; si un prédateur les approche, ils sont alors prêts à lui infliger une morsure potentiellement mortelle.

Le solénodonte de Cuba

Les solénodontes et les soricomorphes, qui étaient autrefois regroupés au sein du même ordre, sont tous de petits mammifères insectivores, et comptent plusieurs espèces venimeuses. Le solénodonte de Cuba (Solenodon cubanus) est l’une des plus étonnantes : elle possède des glandes salivaires modifiées qui produisent un venin. Délivré via des canaux situés à l’intérieur des dents de l’animal, il lui permet de tuer des lézards, des grenouilles, des petits oiseaux et des rongeurs.

L’étrange ornithorynque

Enfin, l’ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus), qui est déjà l’un des mammifères les plus étranges au monde avec son bec et ses pattes de canard, sa queue de castor et son poil de loutre, réserve une autre surprise. Les jeunes et les mâles portent des aiguillons venimeux de 15 mm de longueur au niveau des chevilles reliés à une glande sécrétant un venin puissant. Une simple piqûre peut provoquer des œdèmes et des douleurs atroces durant des mois, et il n’existe pas d’antidote.

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