Les bienfaits de la ronronthérapie
ANIMAUX•Qu’y a-t-il de plus apaisant que d’avoir un chat qui ronronne sur les genoux ?Laure Bonati pour Le Monde des Animaux
Les premiers ronronnements apparaissent lors de la tétée, lorsque le chaton presse le ventre de sa mère pour faire sortir le lait des mamelles. On dit qu’il « pétrit », à la manière du boulanger qui travaille la pâte à pain. Ce comportement de pétrissage, accompagné de ronronnements, persiste souvent à l’âge adulte : c’est une manière pour le chat d’exprimer son bien-être d’être à vos côtés.
Dans la très grande majorité des cas, le ronronnement est associé à une sensation de plaisir : tétées, caresses de la part du propriétaire, gamelle remplie… Pourtant, les vétérinaires observent parfois des chats ronronner lors de stress intense, de douleur, voire quelques minutes avant de mourir. On pense donc que le ronronnement sert à communiquer avec les autres individus (qu’ils soient des chats ou des humains), mais aussi à apaiser le chat lui-même.
En tout cas, ce son si particulier plaît aux humains. Une étude a montré que si l’on fait écouter à des gens, même à ceux qui ne sont pas propriétaires de chats, des enregistrements de chats qui ronronnent, ils sont plus enclins à s’occuper d’eux et à les nourrir. Les chats l’ont bien compris et ronronnent donc également lorsqu’ils veulent quelque chose.
La ronronthérapie pour les humains
C’est un vétérinaire français, le Dr Jean-Yves Gauchet, qui, dès 2002, a parlé le premier de ronronthérapie. Selon lui, l’écoute du ronronnement d’un chat provoque la libération de sérotonine. Ce neurotransmetteur – une substance qui permet la transmission d’un message entre deux neurones – joue un rôle dans la régulation de certains comportements, comme le sommeil. À l’inverse, un déficit en sérotonine jouerait un rôle dans l’apparition de troubles du comportement, comme l’agressivité ou la dépression. Grâce à la sérotonine, le ronronnement provoquerait donc un état de bien-être chez celui qui l’entend.
De manière plus générale, le lien entre l’homme et l’animal est de plus en plus souvent utilisé comme thérapie. C’est ce qu’on appelle la médiation animale, ou zoothérapie. La médiation animale consiste à faire intervenir un animal sélectionné et entraîné pour ce “travail” auprès de personnes handicapées ou malades, le tout encadré par des professionnels. Aujourd’hui, le chat prend place dans ces programmes de soin, notamment auprès de personnes autistes qui apprécient la stimulation sensorielle provoquée par le contact avec un chat, et bien sûr, par ses ronrons. Le chat est plus difficile à éduquer que le chien. Il est impossible de l’obliger à se coucher à un endroit en particulier ou à donner la patte. Pourtant, de nombreux témoignages confirment le bénéfice ressenti par les malades au contact d’un chat.
Même si tous les mystères du ronronnement ne sont pas encore élucidés, ne vous privez plus du bonheur d’avoir un chat qui ronronne près de vous !
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