David vs GoliathBloquée à son domicile à cause d’un trottoir trop petit, elle fait plier sa ville

Bloquée chez elle à cause d’un trottoir trop petit, cette Toulousaine fait plier la ville

David vs GoliathCette Toulousaine habite une rue devenue trop étroite, où les véhicules qui se croisent sont obligés d’empiéter sur un trottoir minuscule. Elle vient d’obtenir en justice le droit de rentrer et sortir de chez elle sans danger
Hélène Ménal

H.M.

L'essentiel

  • Une famille toulousaine peine à rentrer et à sortir de chez elle sans danger, tant la route devant leur habitation est étroite.
  • La circulation de voitures mais aussi de bus et de camions y a augmenté au fil de l’urbanisation du quartier.
  • Jeudi, après quatre ans de procédure, le tribunal administratif a condamné la mairie et la métropole à réaliser des aménagements de sécurité dans un délai de six mois.

Il lui arrive de « sauter sur la murette » pour éviter le rétro d’un camion et elle ne se risque au-delà de son portail « qu’à l’oreille ». Lucie Lafabrie habite chemin du château de l’Hers à Toulouse, dans une maison située « à la sortie d’un virage » et achetée en 2013, juste avant qu’un urbanisme débridé touche son quartier, entraînant la construction de neuf nouvelles résidences en une décennie. Devant chez elle, une voiture ne peut pas croiser un bus ou un camion sans que l’un des deux véhicules ne soit obligé d’empiéter sur le trottoir minuscule d’à peine « 90 cm de large ». La famille ne compte plus les « frôlements » intempestifs et collectionne les enjoliveurs.

Mais le cauchemar est peut-être terminé. Ce jeudi, le tribunal administratif de Toulouse a condamné la commune et la métropole à « réaliser l’ensemble des travaux nécessaires » afin que Lucie « puisse rentrer et sortir de chez elle en toute sécurité et disposer d’un accès véhicule à sa propriété ». Il a donné six mois aux collectivités pour régler le problème. Comment ? « Ce n’est pas à moi de la dire », glisse la mère de famille. Depuis quatre ans qu’elle a entamé cette procédure, on lui a assez fait comprendre qu’elle n’était pas une technicienne de la voirie.

La peur d’un appel

« C’était un peu David contre Goliath » , reconnaît celle qui n’a pas dormi de la nuit tant elle est « soulagée et ravie » de la décision du tribunal. Depuis la densification du quartier, le chemin du château de l’Hers est le seul axe à double sens permettant de relier l’avenue de Castres à l’avenue Jean-Chaubet, deux axes très passants. Il est emprunté par la ligne de bus 19 et doit accueillir le Linéo 12, une ligne express équipée de bus articulés. Régler le problème va relever du casse-tête pour les techniciens.

« Mais il fallait anticiper avant de donner des permis de construire », souligne Lucie Lafabrie Elle savoure mais craint aussi que la partie adverse ne fasse appel.