Holly Goli, blogueuse et contributrice du groupe de lecture 20 Minutes Books, vous recommande « Un air d’éternité » de Clarisse Sabard, qu'elle a interviewée. Ce roman est paru le 12 avril 2023 aux Éditions Charleston.

Sa citation préférée :

« Le problème avec les secrets, c’est que plus longtemps on les dissimule, plus il devient compliqué de les révéler. »

Pourquoi ce livre ?

• Parce que Clarisse Sabard est devenue en quelques années une référence dans le roman féminin français. Ses romans sont un bon mélange de double temporalité entre passé et présent.
• Parce que ce roman se passe dans le Berry, région natale de l’auteure. De ce fait, le roman a une saveur particulière. Au fil des pages, en plus de lire un roman, on se retrouve propulsé dans les rues d’un petit village qui reflète vraiment l’enfance de l’auteure.
• Parce que cette fois encore, la double temporalité est très bien maîtrisée. D’un côté dans le présent, on suit Lisa qui découvre un carnet appartenant à une ancêtre, de l’autre, on suit Aurélia, cette fameuse ancêtre, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, prête à en découdre quoi qu’il arrive.
• Parce que ce roman parle de la Seconde Guerre mondiale mais il s’intéresse surtout à la Résistance et aux maquisards. Ce n’est pas forcément des sujets que j’ai pu voir souvent dans un roman, alors c’est un plaisir d’en savoir plus sur cette période de notre Histoire.
• Parce que la plume de Clarisse Sabard est toujours aussi belle ! Très addictive, l’histoire est riche d’un point de vue historique et touchant de par les émotions que vivent les personnages. J’ai beaucoup aimé découvrir Lisa et Aurélia à travers leurs époques respectives. Des héroïnes fortes qui parlent à tous.

Clarisse Sabard, comment vous est venue l’idée de ce roman ?

Cette histoire s’est glissée dans mon esprit petit à petit. Tout a commencé par le personnage de Lisa, que j’ai eu en tête, en imaginant cette relation forte avec son grand- père, Loulou, un bougon au cœur tendre, passionné de chansons. J’ai très vite eu l’envie de glisser un secret et des non-dits entre eux… Et puis, le besoin d’écrire sur la Seconde Guerre mondiale, sous un angle un peu différent des schémas habituels étant en moi depuis un moment, j’ai réalisé qu’il me manquait LE lieu qui allait servir de cadre à mon intrigue. Tout s’est finalement imbriqué un matin de janvier, chez ma grand-mère, dans le Berry, où j’ai compris que j’allais situer ce roman dans notre fief familial. Le lien s’est fait très naturellement et je suis fière d’avoir pu, au passage, rendre hommage à ma région natale.

Quel est votre processus d’écriture ? Faites-vous de longues recherches en amont ? Ou alors laissez-vous l’inspiration venir et écrire au fur et à mesure ?

Il y a un mélange de tout cela, à vrai dire. La partie historique me demande énormément de recherches, car je veux avant tout coller à la réalité de l’époque. Me projeter, m’immerger, pour embarquer ensuite mes lectrices et lecteurs dans l’histoire. Cette étape est ce qui me demande le plus gros du travail. Ensuite, je me laisse porter, au fur et à mesure, surtout pour la partie contemporaine, où j’aime envisager mes personnages comme des amis que j’accompagnerais sur leur chemin de vie. Je me suis d’ailleurs beaucoup attachée à Cécile, la mère de Lisa, qui tente de se reconstruire après avoir subi des violences conjugales ; c’est un personnage qui a su me surprendre, en définitive, et qui a pris plus de place que ce qui était prévu au départ.

« Un air d’éternité » explore le Berry, votre région natale mais aussi la Résistance avec les maquisards. Est-ce une thématique importante pour vous ? Quel message souhaitez-vous faire passer ?

Bien sûr que c’était important pour moi d’en parler. Ma relation avec le Berry est quasi tellurique, ce sont mes racines et j’ai aimé me replonger dans tous ces lieux qui m’ont éveillée à la vie. Quant à la guerre, mes romans m’ont permis d’apprendre des choses sur ma propre famille ; j’ignorais par exemple que mon grand-père avait été dans un camp des Chantiers de la jeunesse, dont il s’est ensuite échappé, pour se cacher en Touraine. Des cousins, du côté paternel, ont fait partie de la Résistance et, depuis petite, ma grand-mère me raconte ses souvenirs de l’époque. Dans un monde qui tend de plus en plus vers les thèses révisionnistes, voire négationnistes, ces témoignages sont essentiels pour ne pas oublier. L’oubli conduit souvent à reproduire les erreurs du passé, hélas.

Pouvez-vous utiliser trois mots pour qualifier « Un air d’éternité » et convaincre vos futurs lecteurs ?

« Racines », car c’est une ode à ma région. « Convivialité » car il y a beaucoup de chaleur humaine, c’est presque un fil conducteur. Et « secrets », ceux qui permettent à mes personnages de mieux se rabibocher avec la vie et la faire pétiller.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. De nos jours, Lisa découvre un carnet dans le grenier de son grand-père. En le lisant, elle va se plonger dans l’histoire d’Aurélia et découvrir un secret qui pourrait bouleverser leurs vies.

Les personnages. Lisa, son grand-père Louis mais aussi sa mère et son fils dans le présent. Dans le passé, on suivra Aurélia, sa sœur Marie ou encore son père Léandre.

Les lieux. Le roman se déroule dans le Berry, région natale de l’auteure.

L’époque. Le roman se déroule à la fois à notre époque et entre les années 1930-1940.

L’auteur. Après un AVC, Clarisse Sabard se lance dans l’écriture. En 2016, elle reçoit le Prix du livre romantique pour Les lettres de Rose. Auteure à part entière, Un air d’éternité est son douzième roman.

Ce livre a été lu avec énormément de bonheur. Clarisse Sabard rend hommage à la région qui l’a vu naître et grandir à travers une histoire mêlant passé et présent avec justesse. Les héroïnes fortes et leurs histoires personnelles résonnent en tous les lecteurs. A découvrir absolument !

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