LITTERATUREL'autoédition mélange les genres

Comment l’autoédition bouscule les genres littéraires

LITTERATUREEn permettant à plus de lecteurs de lire plus d'auteurs, l'autoédition facilite l'émergence de nouveaux genres littéraires...
Thomas Weill

Thomas Weill

L'essentiel

  • Certains genres comme les feel-good books profitent de l'essor de l'auto-édition pour se développer
  • Romance, thriller et fantasy profitent aussi de cet essor.
  • Certains éditeurs estiment que c'est surtout la façon de regrouper les titres qui évolue.

S’il est un nom qu’on entend à tort et à travers dès lors qu’on évoque le succès de l’autoédition en France, c’est celui d’Agnès Martin-Lugand. Mais en la matière, l’autrice indépendante est plutôt l’arbre qui annonce la forêt, une forêt boisée de livres feel-good. Longtemps boudés par les éditeurs, les feel-good books, souvent écrit par des auteurs indépendants, trouvent enfin leur place entre les mains des lecteurs.

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« L’autoédition a bousculé les genres littéraires puisqu’elle bouscule la façon qu’ont les éditeurs de publier », analyse Charlotte Allibert, co-fondatrice et directrice générale de Librinova. Cette maison d’autoédition, qui organise le Prix des étoiles dont 20 Minutes est partenaire*, accomplit aussi un travail d’agent littéraire pour les ouvrages qui marchent le mieux, bien souvent les feel-good books. Parmi les 28 livres autoédités chez Librinova et cédés à des éditeurs, Charlotte Allibert en compte environ 30 % classable dans ce domaine. Au deuxième rang, elle trouve la romance à 14 %.

Un genre littéraire valise

« Ces genres se sont déployés grâce à un certain succès dans l’autoédition », confirme aussi Ainara Bastard, manager de Kindle direct publishing (KDP) France, la plateforme d’autoédition d’Amazon. « Les auteurs indépendant et les éditeurs ont réalisé qu’il y avait une appétence pour ces livres qui font du bien. »

Du côté des éditeurs justement, on estime que la tendance est surtout… pratique. « Le feel-good est un genre très marketing, estime Florian Lafani, directeur du développement éditorial aux éditions Michel Lafon. C’est surtout un moyen de regrouper des titres. » A part qu’il « fait du bien », pour reprendre les mots d’Ainara Bastard, difficile d’apporter une définition claire du genre.

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L’autoédition, lieu de rencontres

« En autoédition, les auteurs tentent le mélange des genres, une romance avec un peu de fantastique, un polar humoristique…, illustre Charlotte Allibert. Les éditeurs n’apprécient pas, c’est plus difficile à catégoriser en librairie. » Alors on parle de feel-good, « un genre très grand public », selon Florian Lafani. « En autoédition, le lectorat est extrêmement large. Il y a une cohérence à ce que ce genre de livres en émergent », reconnait-il.

Ainara Bastard aussi observe « une rencontre entre ce que les gens ont envie de lire et les auteurs d’écrire », et l’autoédition se fait le théâtre de ce rendez-vous. C’en est même la « raison d’être », en témoignent les autres genres littéraires qui en profitent aussi pour s’étoffer, comme « la romance, le thriller, le mystère, le polar. Plus récemment, ce sont la fantasy et la science-fiction qui émergent », note Ainara Bastard. Si le chemin de traverse ne s’use pas, eux aussi devraient bientôt finir en librairie.

*Pour participer à ce concours, publiez votre manuscrit sur Librinova avant le 30 novembre.