De l'Allemagne aux Etats-Unis, Adélaïde de Clermont-Tonnerre nous emporte dans une histoire puissante
ROMAN•Prenez deux minutes pour savoir si «Le Dernier des nôtres» d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre est le livre qu'il vous faut...Laurent Bainier
L'essentiel
Tous les jours de la semaine, la rédaction de 20 Minutes ou ses lecteurs vous proposent une idée de roman à dévorer ou à offrir. Aujourd’hui, Le Dernier des nôtres d'Adélaïde Clermont-Tonnerre chez Grasset (496 pages, 22€).
Une citation:
« «Les paroles d’apaisement de Victor Klemp furent suivies d’un nouveau silence, puis Luisa désigna le nouveau-né : “Il s’appelle Werner. Werner Zilch. Ne changez pas son nom. Il est le dernier des nôtres.”» »
Pourquoi choisir ce livre?
- Parce qu’Adélaïde de Clermont-Tonnerre sait nous faire tourner les pages. Son thriller historique au style simple multiplie les coups tordus pour nous propulser de la première à la 496e page. L’efficacité de son roman a séduit l’Académie-Française qui lui a décerné son Grand Prix 2016.
- Parce que Le Dernier des nôtres mêle le rêve américain et le cauchemar nazi pour évoquer le poids des lignées. Même les orphelins, ici, ont un héritage à assumer.
- Parce que l’auteur noue l’intrigue autour du destin bien réel de Von Braun, père des V2, explorateur du camp de déportés Doria, promu héros Disney et cerveau du programme spatial US. Pour accrocher la lune à sa bannière étoilée, l’oncle Sam était prêt à arracher aux Rouges des bandes de scientifiques blanchies à la va-vite.
- Parce que dans ce roman, tout Manhattan raboule. Plongé en plein seventies, le lecteur voit le héros remodeler Brooklyn, Warhol transformer l’art en usine, et Trump se prendre des vents au resto. Et le premier d’aujourd’hui sera demain Le Dernier des nôtres, «For the times they are a-changin», chante encore Dylan.
L’essentiel en 2 minutes:
L’intrigue. Promoteur en devenir et dragueur à succès, Werner a l’avenir pour lui. Mais l’orphelin découvre des bribes inquiétantes de son passé en dînant chez sa future belle-famille. Le sang qui coule dans ses veines, d’autres l’ont-ils sur les mains?
Les personnages. Werner Zilch fait pousser le béton à New York lorsqu’il tombe sur une belle plante aux racines dorées: Rebecca Lynch, mi-David mi-Merrill, fille de banquier devenue peintre. Coup de foudre à Manhattan!
Les lieux. L’Allemagne sous les bombes, Manhattan en plein boom. Ce ciel qui fait tomber la mort en 1945, New York le gratte trente ans plus tard pour en faire pleuvoir l’or. Sur Terre, en revanche, c’est toujours la même mouise.
L’époque. De la fin du IIIe Reich à celle des seventies, une trame savamment découpée qui joue pour beaucoup dans le rythme du roman.
L’auteur. Directrice de la rédaction de Point de Vue, Adélaïde de Clermont-Tonnerre avait raflé cinq prix avec son précédent et premier roman, Fourrure. Elle en remporte un nouveau, celui de l’Académie-Française, avec Le Dernier des nôtres, sorti six ans plus tard.
Fiche réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique livres. Plus d’infos prochainement…