GUERREAvec «Eclipses japonaises», Eric Faye lève le voile sur les disparus

«Eclipses japonaises» d'Eric Faye met en lumière les enlèvements de la Corée du Nord

GUERREPrenez deux minutes pour savoir si « Eclipses japonaises» d'Eric Faye est le livre qu'il vous faut...
Sandra Jeanneau

Sandra Jeanneau

L'essentiel

Tous les jours de la semaine, la rédaction de 20 Minutes ou ses lecteurs vous proposent une idée de roman à dévorer ou à offrir. Aujourd’hui, Eclipses japonaises d'Eric Faye chez Seuil (240 pages, 18€).

Une citation:

«  «Le monde qui commence au-delà des clôtures de ce pays [la Corée du Nord] n'a rien à voir avec ce que nous vivons.»  »

Pourquoi choisir ce livre:

  • Parce que son titre énigmatique, Eclipses japonaises, nous a séduit en nous laissant penser que les éclipses seraient différentes au .
  • Parce qu’ensuite, on a lu la quatrième de couverture qui nous a bien vite remis les idées en place. C’est de disparitions momentanées, d’absences dont il s’agit. Et c’est, de fait, tout de suite beaucoup moins poétique.
  • Parce qu'Eric Faye nous emporte et l’on suit avec avidité cette histoire d’ où se joue les destins contrariés de sa galerie de personnages.

L'essentiel en 2 minutes:

L’intrigue. Elle se déroule au , considéré comme étant l’ennemi numéro un de la . On y voit des hommes et des femmes disparaître sans raison apparente. Capturés par la Corée pour «convertir» des espions locaux en parfaits Japonais pour qu'ils s'infiltrent au mieux. Ces sortes d’instructeurs, mission accomplie, restent sous le joug du pouvoir en place et demeurent en Corée contre leur gré. On suit leurs péripéties sur plusieurs années, édifiés de voir avec quel fatalisme tranquille ils s’en acquittent, sans doute mus par le secret espoir d’un retour au pays. A contrario, la douleur indicible des familles, quand tout espoir de retrouvailles a disparu, nous glace.

Les personnages. Jim Selkirk, caporal américain qui, sur la foi d’une rumeur, se jettera involontairement dans la gueule du loup. Naoko Tanabe, collégienne enlevée sur le chemin de son domicile. Mais aussi Setsuko Okada qui se rêvait infirmière, kidnappée en raison d’une irrépressible envie de crème glacée, et Shigeru Hayashi, archéologue, dont la thèse ne sera jamais validée faute d’avoir pu atteindre le bureau de poste, en ce jour maudit. Enfin, Chai Sae-jin, espionne coréenne aguerrie.

Les lieux. Le Japon, où les personnages disparaissent, la Corée du Nord où ils vivent dans la captivité. Parfois la partie sud du pays, où ils se rendent compte que la vie est bien plus douce: «Sae-jin écarquille les yeux, cherche où sont les mendiants, les chômeurs et les prolétaires miséreux dont on lui a parlé au Nord, dès l’école primaire […]. C’est l’abondance ici, dans un Sud qu’on lui disait exsangue et au bord de l’explosion […].»

L’époque. L’action se déroule en Corée du Nord, de la fin des années 1960 à nos jours, sous le régime dictatorial de la .

L'auteur. en 2010 pour , traduit dans une vingtaine de langues, Eric Faye voue une passion à l’Asie. Il est lauréat de la , en 2012, dont il relatera l’expérience dans un journal .

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