Une citation:

«  «Et une fois de plus, Carlos explique que de nos jours nous ne pouvons ouvrir la porte à des étrangers. Par "étranger", entendons notre propre mère, et par "porte", entendons toutes les portes possibles, littérales et métaphoriques.»  »

Pourquoi choisir ce livre:

• Parce que les bouquins intellos, noirs et malheureux sur la fin annoncée du monde et de l’humanité, on a donné.
• Parce qu’ici, l’auteur nous livre un récit halluciné, mordant et plein de sarcasmes sur les maux de notre époque et les émotions qu’ils suscitent: , pandémies, , insécurité urbaine, , … tout y passe!
• Parce que le thème de la peur qui s’installe face à la menace et aux dangers d’un monde qui ne tourne pas rond est abordé avec dérision et humour. C’est une satire grinçante d’une société qui s’inquiète, qui se recroqueville sur elle-même. C’est une caricature des discours alarmistes d’un présentateur de chaîne d’info, un point de vue décalé qui chahute, provoque et trouble nos esprits bien-pensants…. Un livre à ne surtout pas prendre au premier degré!
• Parce qu’en fin de compte, ce bouquin nous offre le recul que nous n’avons plus.

L'essentiel en 2 minutes:

L’intrigue. Cloîtrés dans un appartement, la nuit tombée, deux agents du gouvernement procèdent avec solennité et insistance à l’installation de la peur au domicile d’une femme. On flirte avec les codes du fantastique et de l’absurde.

Les personnages. Deux hommes, l’un beau parleur et certainement pervers narcissique, l’autre bonne brute un peu balourd. Paranos et menaçants, tous deux sont fonctionnaires d’Etat, en charge de l’installation de la peur dans les foyers. Une femme, dont on ne sait pas grand-chose sinon qu’elle a un enfant et qu’elle semble refuser d’avoir peur. Impassible et silencieuse, son attitude intrigue, voire inquiète.

Les lieux. Toute l'histoire se déroule dans le salon de l’appartement (la salle de bain est le théâtre de la scène finale). On devine qu’il se situe dans une grande métropole ou en périphérie. Les indications spatiotemporelles sont rares: tout est focalisé sur l’atmosphère pesante des lieux et la sensation de temps suspendu.

L’époque. Sans réel repère de date, on se projette simplement dans un futur proche.

L’auteur. Comme ses personnages, l’auteur joue des répétitions, insiste, grossit le trait et enfonce le clou. Cela pourrait être lourd mais la narration est rythmée: quelques apartés et des italiques pour marquer des pauses entre des répliques qui fusent et s’enchaînent à toute vitesse. De nationalité portugaise, Rui Zink est l'auteur de plusieurs romans dont seuls (2011) et L'Installation de la peur (2016) ont, à ce jour, été traduits en français.

Fiche réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique . Plus d’infos prochainement...