Dans «L'Affaire Léon Sadorski», l'inspecteur donne des envies de meurtre
POLAR•Prenez deux minutes pour savoir si L'Affaire Léon Sadorski de Romain Slocombe est le livre qu'il vous faut...Laurent Bainier
L'essentiel
Tous les jours de la semaine, la rédaction de 20 Minutes ou ses lecteurs vous proposent une idée de roman à dévorer ou à offrir. Aujourd’hui, L'Affaire Léon Sadorski de Romain Slocombe chez Robert Laffont (512 pages, 21€)
Une citation :
« « Ces Boches devenus nos maîtres à tous. Car à quoi bon biaiser, jouer au malin ? ruser, comme l’a fait Louisille ? Ils sont les plus forts. Nous rampons devant eux. » »
Pourquoi choisir ce livre :
- Parce que le polar de Romain Slocombe devrait être distribué avec les manuels d’histoire consacrés à la Seconde guerre mondiale. Après son remarquable Monsieur le commandant, l’auteur soulève à nouveau le voile commode que nous avons jeté sur nos Années noires. Collaborateur zélé, Léon Sadorski, qui donne son nom au titre et ceux de ses voisins juifs à la Kommandantur, est le guide parfait pour visiter un Paris occupé à plaire à l’armée allemande.
- Parce que l’auteur nous rappelle que la France des années 1940 était pionnière dans l’économie collaborative. Discretos, Slocombe dresse au détour d’un dialogue la liste d’industriels que la SS désignait comme soutien de sa politique : Peugeot, Schueller, Michelin… De grands noms pour de basses œuvres.
- Parce que le romancier, tout aussi innocemment, fait de son inspecteur collabo des RG un chasseur de terroriste dont les méthodes abjectes sont justifiées par les circonstances exceptionnelles auxquelles son pays fait face. Ce Léon Sadorski qui a fait profession d’extorquer les paroles des autres a, semble-t-il, beaucoup de choses à dire sur notre époque.
L’essentiel en 2 minutes
L’intrigue. La vie est injuste pour Léon Sadorski. Lui qui n’a de cesse, depuis la débâcle, de traquer sans pitié le communiste, de châtier le gaulliste, de dénoncer le juif se retrouve convoqué à la maison mère à Berlin pour y être emprisonné. Mais le collabo est plus résistant qu’on ne l’imagine…
Les personnages. Cocufié par l’occupant, traumatisé par les bombardements, condamné injustement, Léon Sadorski aurait de quoi nous apitoyer. Mais il a ce on-ne-sait-quoi (sa manie des lettres anonymes, ses pulsions pédophiles, son antisémitisme viscéral ?) qui nous fait tourner les pages dans l’espoir de le voir mourir.
Les lieux. De la à la , un Paris sombre qu’on parcourt au pas de l’oie.
L’époque. 1942. Tino Rossi remplit les salles de . parle allemand. A Vichy, le Maréchal fait bombance…
L’auteur. Dessinateur, peintre, photographe, spécialiste du bondage, scénariste, réalisateur, auteur de livres pour enfants, romancier… La carrière artistique de n’est définitivement pas adaptée à nos fiches lapidaires.
Fiche réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique . Plus d’infos prochainement...