Dans «Crépuscule du tourment», Léonora Miano se met en quatre pour condamner l'homme
ROMAN•Prenez deux minutes pour savoir si Crépuscule du tourment de Léonora Miano est le livre qu'il vous faut...Laurent Bainier
L'essentiel
Tous les jours de la semaine, la rédaction de 20 Minutes ou ses lecteurs vous proposent une idée de roman à dévorer ou à offrir. Aujourd’hui, Crépuscule du tourment de Léonora Miano chez Grasset (288 pages, 19€)
Une citation :
« « Etre femme, c’est serrer les dents à l’intérieur, s’accrocher un sourire sur le visage. C’est endurer chaque instant. Encaisser les coups du mari. » »
Pourquoi ce livre ?
- Parce que la mécanique de ce nouveau roman de Léonora Miano est brillante. En livrant l’intrigue à travers quatre témoignages de femmes, elle nous oblige à mener nous-même l’enquête pour deviner quel secret de famille justifie cette succession de confessions écrites. Impossible de rester passif face à ce livre aussi élégant que complexe.
- Parce que le microcosme oppressant que l’auteur dissèque, la bourgeoisie subsaharienne, ses règles imposées par le regard des voisins, sa hiérarchie fondée sur des arbres généalogiques chancreux, complique encore l’enquête pour qui n’en est pas familier.
- Parce que dans Crépuscule du tourment, les hommes n’ont pas la parole et que les absents ont toujours tort. Il faudra sans doute attendre que lance, un jour, une contre-enquête pour entendre Dio, le héros muet, redorer le blason de sa gent, belle brochette de cogneurs, de coureurs et de lâches.
L’essentiel en 2 minutes :
L’intrigue. Au Nord, c’étaient les colons et leur racisme. Aussi Dio, héritier d’une noble famille africaine décide-t-il de rentrer sur les terres familiales avec sa future femme, Ixora qui n’a « pas de généalogie » mais un enfant. Madame, la matriarche du clan, goûte moyennement la plaisanterie.
Les personnages. Une mère écrasée par le poids de son ascendance, une ex-petite amie, grand timonier de la , une fiancée, promise à une vie sans amour, et une sœur, plus curieuse que la moyenne.
Les lieux. Une plaine côtière en Afrique subsaharienne. On pense au Cameroun parce qu’on est fort en géo et, un peu aussi, parce Léonora Miano est camerounaise.
L’époque. 2010, date arrachée à l’un des chapitres, seul élément tangible de l’enquête.
L’auteur. Chaque livre de Léonora Miano crée un petit événement. L’auteur camerounaise accumule les prix (Goncourt des lycéens, Femina…) depuis son tout premier roman L’intérieur de la nuit paru en 2005.
Fiche réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique . Plus d’infos prochainement…