ROMANUne « Succession » de suicides au cœur du roman de Jean-Paul Dubois

Jean-Paul Dubois s'intéresse à une surprenante «Succession» de suicides

ROMANPrenez deux minutes pour savoir si La Succession de Jean-Paul Dubois est le livre qu'il vous faut...
La Succession, de Jean-Paul Dubois (L'Olivier)
La Succession, de Jean-Paul Dubois (L'Olivier) - 20 Minutes
Laurent Bainier

Laurent Bainier

L'essentiel

Tous les jours de la semaine, la rédaction de 20 Minutes ou ses lecteurs vous proposent une idée de roman à dévorer ou à offrir. Aujourd’hui, La Succession de Jean-Paul Dubois à l'Olivier (240 pages, 19€)

Une citation:

«  «Il était 15 h 30. Je ne le savais pas encore, mais il me restait très peu de temps pour profiter de cette vie que j’avais bricolée avec les outils de mon enfance et de ma jeunesse. Quelques heures tout au plus.»  »

Pourquoi choisir ce livre?

  • Parce que Jean-Paul Dubois a bien profité de ses cinq ans de silence. Il revient plus guilleret que jamais pour nous parler de la mort. La Succession met en scène un joueur de pelote basque amené à prendre à contre-coeur la relève de son père avec juste ce qu’il faut d’humour pour qu’on oublie que, c’est vrai, on va tous crever.
  • Parce que l’auteur s’interroge aussi sur la vie, ce qui la rend vraiment réussie. Et offre une réponse pas forcément top-of-mind : aider les gens à la quitter.
  • Parce qu’on peut avoir le suicide dans l’ADN, il faut juste que le gène incriminé soit suffisamment patient pour qu’on ait le temps de le transmettre. La Succession aurait sa place dans les chroniques évolutionnistes de Stephan Jay Gould, entre le Pouce du panda et le Sourire du Flamant rose : le Chistera du neurasthénique.
  • Parce que Jean-Paul Dubois est l’un des auteurs les plus agréables à lire du moment, ponctuant son récit concis d’anecdotes historiques, de digressions burlesques et de tirades brillantes. Il y a de la lumière à tous les étages de cette maison de fous.

L’essentiel en 2 minutes:

L’intrigue. Avec sa famille spécialisée dans les fins spectaculaires, Paul Katrakilis aurait pu rejoindre la cellule événementielle du mais il a décidé de devenir joueur pro de pelote basque à Miami. Un choix original pour ce fils et petit-fils de toubib, lui même médecin abstinent. Pourtant quand son père pose sa dem’ en sautant du 8e, Paul raccroche le gant d’osier et rentre en France : il sera le successeur.

Les personnages. Son grand-père se promenait avec un échantillon du cerveau de Staline. Son père auscultait ses patients en slip. Sa mère et son oncle se cajolaient chaque soir sur le canapé. Les quatre ont choisi leur heure pour partir. Si Paul Katrakilis, l’anti-héros du roman, avait eu un psy, il aurait sans doute lui aussi fait une TS.

Les lieux. et sa fête joyeuse. Toulouse, la ville morose.

L’époque. Du début des années 1980 à 2001, vingt ans à prendre le grain sans trop miauler. Et puis un jour on en a gros. Oui, on en a gros...

L’auteur. Ancien grand reporter à l’Obs, Jean-Paul Dubois a écrit quinze romans, dont Une vie française, prix Femina 2004. Son dernier ouvrage, Le Cas Sneijder, a été adapté cette année au cinéma () comme l’avait été en 1999 un autre de ses succès, Kennedy et moi.

Fiche réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique . Plus d’infos prochainement...