Une citation :

«  « Tout gravitait donc autour d’une belle cuisse féminine - universelle comédie de rivalités, de séductions, de haines muettes et de mensonges volubiles. »  »

Pourquoi choisir ce livre ?

• Parce que cette fuite au milieu de la forêt boréale fait penser à un The Revenant russe. Ici, quand un ours se fait les griffes, on ne geint pas comme une jouvencelle hollywoodienne. On serre les dents et on encaisse. Pavel, le héros, ne pense qu’à échapper à ses instincts animaux, à laisser le monde et ses « pantins de chiffon » loin derrière lui pour rejoindre l’archipel d’une autre vie.
• Parce que Koh Lanta version Makine, c’est vachard. Une épreuve d’orientation de plusieurs semaines avec une boussole déréglée. Pour les vainqueurs, l’île aux bannis et pour les losers, des places sur les poteaux d’exécution.
• Parce qu’on pense à Benacquista et sa cavale amoureuse, à Minard et sa retraite perchée et on se dit qu’en 2016 si on n’écrit pas sur la guerre ou les attentats, on rêve d’un monde débarrassé des humains. L’air du temps est frisquet en cette rentrée.

L’essentiel en deux minutes :

L’intrigue. Réserviste de l’armée, Pavel crapahute sans joie dans le Far-East russe quand on lui confie une mission bonus : traquer en pleine taïga une sorte de aux petits pieds. Mais le pisteur a des états d’âme…

Les personnages. Cinq chasseurs plus nazes que portant tous sous l’uniforme un petit bout de Russie, et une proie qui chaque soir enflamme, de trois foyers, les imaginations de la troupe.

Les lieux. De Tougour aux îles Chantars, un trail dans la taïga. Après 280 pages de trek en conditions extrêmes, on comprend mieux pourquoi Mouthe ne sera jamais que la Petite Sibérie.

L’époque. C’était l’année 52, en pleine guerre de Corée, trois ans après l’explosion de la première bombe atomique soviétique. Staline n’était pas encore mort et l’URSS se préparait à l’apocalypse. Oh quelle année, cette année-là…

L’auteur. Retour en Sibérie pour Andreï Makine. Son pays natal joue le premier rôle de ce livre d’aventures vantant les mérites d’une vie de plantigrade, sans luxe, dans le froid et la solitude. On n’est pas obligé d’adhérer : de toute façon, il n’y a pas de place pour tout le monde sur son « Archipel ».

Fiche réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique . Plus d’infos prochainement...