HISTOIRELe «Journal d'Anne Frank» va pouvoir être copié à des fins de recherches scientifiques

Le «Journal d'Anne Frank» va pouvoir être copié à des fins de recherches scientifiques

HISTOIREAlors que les ayants droit se battent pour que le texte ne tombe pas dans le domaine public le 1er janvier 2016, la fondation Anne Frank a obtenu que le journal puisse être copié à des fins de recherches scientifiques…
Clio Weickert

C.W. avec AFP

Pour le domaine public non, mais pour la science, oui. Le tribunal d’Amsterdam a estimé que les textes originaux du Journal d’Anne Frank pouvaient être copiés à des fins de recherches scientifiques par la Maison Anne Frank et l’Académie néerlandaise des sciences, a-t-on appris mercredi. Le jugement ne porte néanmoins pas sur la durée du droit d’auteur, la fondation d’Amsterdam et le Fonds Anne Frank, basé à Bâle, en Suisse, s’étant mis d’accord sur le droit applicable aux Pays-Bas.

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Une œuvre posthume selon le Fonds fondé par Otto Frank

Le Journal d’Anne Frank, écrit par l’adolescente juive de 13 ans entre juin 1942 et août 1944 pendant qu’elle se cachait avec sa famille à Amsterdam, a été publié pour la première fois en néerlandais par son père en 1947, et traduit dans plus de 70 langues. Légalement, la législation prévoit qu’une œuvre tombe dans le domaine public le 1er janvier suivant les soixante-dix ans de la mort de son auteur « ou du dernier auteur survivant ».

Le Fonds, fondé par Otto Frank en 1963, estime que le texte est une « œuvre posthume », publiée longtemps après la mort de la jeune fille en 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen (Allemagne).

Un accord entre le Fonds et la fondation

« Le Fonds et la fondation se sont mis d’accord avant le jugement », a expliqué à l’AFP l’un des membres du conseil d’administration, Yves Kugelmann : « Certaines parties du texte ont été publiées aux Pays-Bas pour la première fois en 1986, elles sont donc protégées jusqu’au 1er janvier 2037, soit 50 ans après la publication initiale, comme le prévoit la législation néerlandaise ».

Le Fonds Anne Frank est le propriétaire des droits de ce succès planétaire. Il demandait au tribunal d’empêcher la fondation Anne Frank, qui gère notamment le musée à Amsterdam, de publier les textes dans le cadre d’une recherche scientifique.

Le maintien des droits de propriété intellectuelle et la liberté de recherche scientifique

« Dans sa décision, le tribunal a pris en considération deux droits fondamentaux : les intérêts du Fonds pour le maintien des droits de propriété intellectuelle et la liberté de recherche scientifique », ont expliqué les juges dans leur décision, prise plusieurs jours avant sa publication sur l’internet.

Si cela était le cas, « le Fonds donnerait l’impression d’exiger le droit de déterminer quelle sorte de recherche scientifique peut prendre place et cela n’est pas un droit protégé par le droit d’auteur », assurent les juges.

La fondation et l’Académie néerlandaise des Sciences, elles, sont « heureuses que la loi sur le droit d’auteur ne puisse être utilisée pour contrecarrer des recherches scientifiques ».