LIVRESGérard Depardieu: «J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour»

Gérard Depardieu: «J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour»

LIVRESL'acteur Gérard Depardieu dévoile son intimité et son expérience religieuse dans « Innocent », une autobiographie qui sort ce jeudi…
Clio Weickert

Clio Weickert

Gérard Depardieu se livre une nouvelle fois. Dans Innocent, une autobiographie sortie ce jeudi aux éditions du Cherche-Midi, le monstre du cinéma français se confie sur Poutine, la mort, la foi ou encore la boisson.

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« J’avais le souci de raconter ce que je vois, ce que je vis et ce que je ressens lorsque je voyage. De parler des gens que je rencontre », a-t-il confié à l’Express, qui a publié en exclusivité des extraits de ce récit réflexif et intimiste. 20 Minutes en a sélectionné quelques passages, dont certains font particulièrement écho à l’actualité.

« Le vrai danger, ce n’est pas la foi »

Innocent devait sortir le 18 novembre dernier, et à la suite des attentats de Paris, sa parution a finalement été reportée. Or, dans ce livre, Depardieu s’exprime notamment sur sa conversion à l’Islam durant sa jeunesse, et sur les dérives de l’interprétation des textes sacrés. « J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour », écrit-il. « Le vrai danger, ce n’est pas la foi, ça n’a jamais été la foi. Le vrai danger, c’est quand l’homme avec toute son arrogance, sa perversité et son ignorance se met à interpréter les textes sacrés dans le seul but, pas forcément conscient, de se mettre à la place de Dieu. Là, commence la manipulation ».

« La liberté, il n’y en a plus »

Si au vu des événements, ces mots résonnent particulièrement, d’autres propos prennent une toute autre ampleur, notamment sur les valeurs portées par la France. « Il y a, bien sûr, les idéaux français, qui ont fait le tour du monde. Mais si on les regarde de près… La liberté, il n’y en a plus », déplore l’acteur, « on nous la prend. Les gens sont manipulés, fliqués, on sait tout d’eux ». Quid de l’égalité ? Elle « a toujours été une utopie » explique-t-il avant d’ajouter « la fraternité, ça j’y crois encore un peu (…) parce que je crois que l’homme est foncièrement bon. Même si à cause de l’esprit politique, il devient chaque jour un peu plus con ».

« On me reproche de fréquenter Poutine »

S’il ne voulait pas « remettre les pendules à l’heure », comme lui a demandé l’Express, dans Innocent, Depardieu a tenu à revenir sur sa relation avec le chef d’Etat russe Vladimir Poutine. « Poutine, c’est un ancien voyou, je l’ai entendu parler aux oligarques qui essayent de saigner le pays », confie-t-il. « C’est eux qui ont peur de lui et pas l’inverse comme dans tellement d’autres pays. Et je vois bien quand je parle aux gens là-bas combien ils lui sont reconnaissants d’avoir retrouvé face aux autres pays une certaine dignité, qu’ils avaient perdue avec cet Eltsine qui adorait la boisson et qui s’effondrait en public devant des chefs d’Etat, comme moi avec mon scooter devant les pompiers de Paris ». L’acteur y ajoute même que les Kennedy ou encore Bush, ne valaient finalement pas mieux.

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« Ma mort, je la vois comme une belle paix »

Enfin, si dans cette autobiographie Depardieu ne se sépare pas de son habituelle truculence, il y révèle également une grande part d’intime. Sur ces addictions, il explique notamment, « quand l’ennui me prend, moi, je bois énormément ou je mange énormément. (…) Mais quand je suis dans cet ennui, dans ce mal-être, ni la drogue, ni l’alcool, ni la bouffe ne m’ont jamais rien apporté de bon. Il faut être très con finalement pour vouloir rester en permanence dans ses propres failles. Ou très narcissique ».

Quant à sa mort, il l’envisage comme une « paix ». « Ma mort, je la vois comme une belle paix. Et d’une certaine façon comme un soulagement aussi pour ceux qui sont autour de moi. Je ne les ferai plus chier, ils vont pouvoir m’aimer tranquillement, enfin ».