Accident sur la zone de rencontre
Urbanisme Les usagers dénoncent un manque de signalétique pour établir les règlesOlivier Aballain
Premier accroc sur la zone de rencontre autour de la Grand'Place de Lille. Hier en début d'après-midi, une femme d'une trentaine d'années a été heurtée par une voiture au tout début de la zone, rue Nationale. Touchée à la tête, la victime n'a pas perdu connaissance et restait sous surveillance hier au CHRU de Lille. Mais l'accident a délié les langues. Ainsi pour Laurence, qui travaille juste en face et traverse souvent à pied le début de la zone, « les automobilistes ne sont visiblement pas au courant de ce qu'est une zone de rencontre ». C'est-à-dire une voie limitée à 20 km/h où le piéton est prioritaire. Sylvie, d'ailleurs, qui habite à Radinghem en Weppes mais vient régulièrement faire son shopping à Lille, trouve que « les voitures roulent moins vite. » Mais sur une vingtaine de conducteurs interrogés hier, pas un ne parle des 20 km/h. La plupart se croient sur une zone 30, d'autres parlent de 50 km/h.
Manque de signalétique
« On ne comprend pas comment ça fonctionne, témoigne Kevin au volant d'une jolie berline. Ils auraient mieux fait de la rendre carrément piétonne ». Un peu plus loin le patron du Chat Bleu, Alain Débonnet, pointe clairement le manque de signalétique : « Il n'y a que deux petits panneaux, les automobilistes ne savent absolument pas qu'on a le droit de traverser n'importe où. Certains piétons se font même insulter ». Pas vraiment une atmosphère de « rencontre » alors que, les fêtes de Noël approchant, la fréquentation de la zone devrait bondir. Heureusement, selon Alain Débonnet, « plus la fréquentation augmente, plus les voitures sont obligées de ralentir ». En mairie, on indique simplement que « la signalétique correspond à ce que prévoit la loi ». Mais un renforcement est bien à l'étude. « On peut imaginer des panneaux temporaires », glisse Marc Santré, l'adjoint (Verts) en charge du dossier. « Un pansement sur une jambe de bois » pour Gilles Laurent, du collectif « Place aux piétons », qui milite toujours pour l'interdiction du transit sur la Grand'Place.