Benoît Bernard, master chef

Benoît Bernard, master chef

portrait Depuis onze ans à Lambersart
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Benoît Bernard tout près du sommet de sa carrière. Le chef de la Laiterie, à Lambersart, a manqué d'un cheveu (long et tressé, de préférence) le titre de « Cuisinier de l'année » décerné par le guide gastronomique Gault & Millau. A 41 ans, ce cuisinier haut en couleur décroche tout de même une quatrième « toque » au Gault & Millau pour l'établissement qu'il dirige depuis onze ans. Une récompense qu'ils sont seulement deux à obtenir dans la région, avec Marc Meurin à Busnes. « Ah c'est quand même pas mal », se consolait Benoît Bernard hier, naviguant toujours entre modestie et fierté du chemin accompli.

Avec du Saint-Morêt
« Ce dont je suis le plus fier, c'est d'être resté le même qu'il y a onze ans », résume le natif de Villeneuve d'Ascq. Fort en gueule, iconoclaste au point de participer aux menus « Saint-Morêt » sponsorisés par un industriel, il a quand même fait passer le nombre de salariés de 9 à 26 à Lambersart. Et appris à déléguer, toujours compliqué pour un chef pointilleux.
« Il voyage plus, fait beaucoup de découvertes sur le vin notamment, qui l'inspirent ensuite dans l'assiette », détaille Steeven Ramon, son second en cuisine. Et il communique aussi, jusqu'à promener son look atypique de « Big Ben » dans l'émission « Masterchef » sur TF1. « Cette nomination au titre de cuisinier de l'année, ça récompense aussi ses efforts pour se faire connaître », prolonge Steeven Ramon. « On fait venir des clients de toute la France », confirme le chef.
Maintenant Benoît Bernard pense à passer la main « en 2012 ». Un tour du monde sur son voilier, un peu de vie de famille. « J'ai envie de souffler, peut-être que la Laiterie était devenue un peu grande pour moi. » Rançon du succès.