Le prix de l’Histoire. Charles de Gaulle, LE général, est Lillois. Sa maison natale, située dans le quartier du Vieux-Lille, est d’ailleurs devenue un musée en l’honneur du sauveur de la Patrie et elle attire chaque année de très nombreux visiteurs. Alors, lorsque des objets ayant appartenu au général sont mis en vente, le département du Nord, gestionnaire de la Maison natale Charles de Gaulle, casse sa tirelire. Et justement, lundi, une vente aux enchères spéciale était organisée par la maison Artcurial, à Paris.

Il y a des valeurs sûres, et le Général de Gaulle en est une. Intitulée « De Gaulle, une succession pour l’Histoire », la vente aux enchères de lundi a attiré 200 acheteurs sur place, à Paris, et 1.500 en ligne. Tous se sont disputé les 372 lots, lesquels se sont vendus comme des petits pains à des montants ayant explosé les mises à prix pour un total dépassant les 5 millions d’euros.

Un petit soldat de plomb à 6.560 euros

Parmi les acheteurs, de nombreuses institutions publiques se sont lâchées. Le musée de l’Ordre de la Libération acquiert l’étui-reliure en argent contenant l’annuaire des compagnons offert au général en 1945 pour 65.600 euros. La BNF s’offre le carnet de notes de 1950 sur l’organisation de la France libre pour 104.960 euros. Les Archives nationales lâchent 31.488 euros pour une lettre écrite après la Libération de Paris débutant par « Ma chère petite femme chérie ».

Pour les Archives départementales du Nord et la Maison natale Charles de Gaulle, le département du Nord a aussi sorti le chéquier tout en restant raisonnable. En tout, l’institution a dépensé 56.900 euros, essentiellement pour des écrits du général ou ayant un rapport avec lui : notes sur la généalogie familiale, lettres de félicitation pour sa naissance, carnet de dessins… Le seul objet rapatrié dans le Nord est un soldat de plomb, estimé entre 300 et 400 euros. Pas de bol sur ce coup, les enchères se sont envolées pour ce jouet qui a finalement été adjugé 6.560 euros. Idem pour un poème rédigé par de Gaulle intitulé Je voudrais, estimé 1.500 euros et acheté 22.304 euros.

Pourtant, le Nord a été raisonnable au regard de certains acheteurs qui ont complètement craqué. Près de 105.000 euros pour un carnet de notes personnelles ou 65.600 euros pour un coq en cristal estimé à 400 euros. La palme de la folie revenant à cet acheteur anonyme qui a lâché plus d’un demi-million d’euros pour une montre Lip en or Calibre R 27 portée par le général, estimée entre 6.000 et 10.000 euros.