Lundi, à Paris, le patron de l’association d’ultradroite lilloise « La Citadelle », Aurélien Verhassel, dénonçait face à la presse la procédure de dissolution de son association engagée par le ministère de l’Intérieur. « La Citadelle subit un harcèlement judiciaire ininterrompu depuis neuf ans », a déclaré Aurélien Verhassel, ajoutant qu’il se rendrait, mercredi, au ministère de l’Intérieur « pour s’expliquer ».

Cette procédure lancée il y a « quelques jours », selon une source proche du dossier, intervient après la dissolution, mercredi dernier, en Conseil des ministres, d’un autre groupuscule d’ultradroite, la Division Martel.

Vingt points reprochés à l’association par le ministère de l’Intérieur

« Ils vont nous dissoudre sur la base d’un délit d’opinion », a ajouté l’ex-membre du groupe dissous Génération identitaire, précisant n’avoir « jamais été condamné pour les faits reprochés ». Lors de la conférence de presse, le gérant du bar identitaire a énuméré quelques-uns des 20 points reprochés à l’association par le ministère de l’Intérieur. Seuls « cinq concernent directement La Citadelle », a affirmé Aurélien Verhassel, les autres n’ayant, selon lui, rien à voir ou l’attaquant personnellement.

L’association, pointée du doigt pour véhiculer « une idéologie incitant à la haine », est notamment mise en cause pour une vidéo, publiée en 2016 par la chaîne anciennement I-Télé, dans laquelle Aurélien Verhassel évoquerait le critère « de race blanche » pour devenir membre de La Citadelle. Une accusation niée par le dirigeant, qui soutien un montage de la chaîne alors qu’il citait en réalité « un passage attribué à De Gaulle ».

« Qu’ils retournent en Afrique »

Un autre point reproché à l’association concerne, cette fois-ci, un passage diffusé sur RMC Story « dans lequel j’invitais les Musulmans à retourner vivre leur religion en paix en terre d’Islam, qu’ils repartent en avions, en bateaux ou en soucoupes volantes », a-t-il ajouté. « On a toujours tort d’avoir raison avant tout le monde » s’est-il défendu, justifiant défendre « toutes les cultures […] dont l’Islam, en terre d’Islam ».

Siège de l’ultradroite lilloise, le bar La Citadelle a été fermé, mi-février, par la mairie, alors qu’il était prévu d’y organiser une soirée sur le thème « Qu’ils retournent en Afrique ». Néanmoins, la justice administrative avait autorisé le bar à rouvrir, fin février, estimant que la Ville n’avait pas respecté la procédure adéquate. Après cette soirée interdite, le parquet de Lille avait ouvert une enquête pour « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie ou la race ».