Lille : Alstom avait bien planifié la mise en service du nouveau métro pour 2024
Transports•Au lendemain de l’annonce d’un recours en justice de la métropole de Lille contre Alstom dans le dossier du doublement de la capacité du métro, le constructeur ferroviaire a assuré que son système fonctionnait
Mikaël Libert
L'essentiel
- La Métropole européenne de Lille (MEL) engage des procédures judiciaires contre Alstom, notamment pour demander une indemnisation, en raison de retards importants dans la livraison du chantier de doublement de la capacité du métro.
- Alstom se dit « surpris » par ces procédures, affirmant que les derniers essais, réalisés en septembre dernier, ont démontré le bon fonctionnement de son système de métro automatique.
- Selon une source proche du dossier, une seule anomalie a été constatée lors des essais, permettant au constructeur d’envisager une mise en service en 2024 et non 2026.
Lundi, la Métropole européenne de Lille (MEL) a déposé une requête en référé devant le tribunal administratif contre le constructeur de matériel ferroviaire Alstom. Cette procédure intervient dans le cadre du marché de doublement de la capacité du métro lillois, remporté par Alstom en 2012, dont la mise en service, initialement prévue en 2016, a été retardée plusieurs fois. La MEL entend aussi engager d’autres procédures contre l’entreprise, notamment pour demander une indemnisation pour le retard, estimé à dix ans par la collectivité. Ce mardi, Alstom s’est déclaré « surpris » par la procédure judiciaire engagée par la MEL, assurant avoir « fait la démonstration du fonctionnement de son système de métro automatique ».
Dans son communiqué de lundi, la métropole de Lille revenait donc sur un dossier litigieux depuis 2016, date à laquelle Alstom aurait dû mettre en service les nouvelles rames de 52 mètres du métro automatique lillois. L’institution affirmait que les derniers essais du pilote automatique, réalisés en septembre dernier, avaient été un échec et qu’il n’était pas envisagé une mise en service du système avant 2026. Soit un retard de dix ans sur le programme annoncé.
Un système qui fonctionne selon Alstom
Le constructeur ferroviaire ne nie pas avoir pris du retard dans ce dossier à 266 millions d’euros. En revanche, Alstom « conteste les propos tenus par la MEL au sujet de l’avancée du projet », dénonce l’entreprise dans un communiqué envoyé ce mardi. Alstom affirme ainsi « avoir fait la démonstration du fonctionnement de son système de métro automatique lors des derniers essais à Lille ». De source proche du dossier, une seule anomalie a été constatée lors de ces essais, contre un nombre de « 65 anomalies bloquantes » avancé par la MEL.
Notre source affirme par ailleurs que l’anomalie a été constatée « sur une ouverture de porte » et que ce n’était pas du fait d’Alstom. Des résultats plutôt encourageants qui permettaient au constructeur d’envisager une mise en service du nouveau système « en 2024 » selon notre source, et non en 2026 comme l’estimait la MEL.
Dans son communiqué officiel, Alstom a assuré que « le groupe fera valoir ses droits dans le cadre de la nouvelle procédure juridique annoncée », affirmant être en mesure de prouver que son système de pilotage automatique était opérationnel. Selon notre source proche du dossier, c’est désormais la longueur de la procédure judiciaire qui pourrait avoir un impact sur la mise en service du nouveau métro.