Un nouveau centre à Lille pour les femmes victimes de violences conjugales

Nord : Les femmes victimes de violences conjugales trouveront refuge sur l’Olympe

ReconstructionA deux pas de Lille, dans le Nord, une nouvelle structure d’accueil pour les femmes victimes de violences conjugales vient de sortir de terre
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Le Nord et le Pas-de-Calais font toujours partie des départements dénombrant le plus de femmes victimes de violences conjugales.
  • De ce fait, la demande en structures d’hébergements pour les victimes est en augmentation.
  • Olympe est un nouveau dispositif permettant d’accueillir jusqu’à 55 femmes et leurs enfants pour des séjours de six mois en moyenne.

S’éloigner pour mieux survivre. Le Nord et le Pas-de-Calais font partie des dix départements français comptabilisant le plus de femmes victimes de violences conjugales. En moyenne, en 2021, 11 femmes de 15 à 64 ans sur mille ont subi les violences de leurs conjoints dans ces deux départements. Un phénomène endémique qui peine à baisser malgré les initiatives qui ne manquent pourtant pas. Interpellations en nombre, 31 rien que pour le week-end dernier dans le Pas-de-Calais. Expérimentation d’un foyer pour conjoints violents à Lille. Campagnes de sensibilisation… Et désormais Olympe, un nouveau dispositif, inauguré il y a quelques jours.

Si l’on peut déplorer qu’éloigner la victime de son bourreau peut constituer une double peine, il s’avère néanmoins que l’urgence empêche souvent de procéder autrement. Dans la métropole lilloise, ce sont plus de 250 places d’hébergement spécifiques qui sont réservées aux femmes victimes de violences conjugales, sans compter les accueils de jour et leurs services d’écoute et d’orientation. Ce n’est, hélas, pas suffisant.

Six mois pour repartir vers une nouvelle vie

Olympe a donc été mis en place à la demande de la Métropole européenne de Lille (MEL) pour compléter le dispositif en place. Il s’agit d’une structure d’hébergement conçue pour accueillir les victimes dans un autre temps que celui de l’urgence. « En moyenne, les femmes y séjourneront 6 mois », explique la préfecture du Nord, représentant de l’Etat qui finance en grande partie le projet. Olympe est en capacité d’accueillir jusqu’à 55 femmes, avec ou sans enfants.

L’endroit sera géré pas les associations Solfa et la Sauvegarde, lesquelles offriront un accompagnement complet aux résidentes, social, psychologique, juridique, jusqu’à l’accompagnement vers une réinsertion professionnelle si besoin. « Il y aura même des ateliers bien-être », précise la préfecture.

Olympe, baptisée ainsi en référence à Olympe de Gouge, une pionnière du féminisme, est située près d’Armentières, à une adresse qu’il n’est pas nécessaire de divulguer. Les travaux d’aménagement et l’équipement de la structure ont coûté près de 1,3 million d’euros, répartis entre la MEL, l’Etat et la CAF. Les frais de fonctionnement, eux, seront entièrement assumés par l’Etat.