Lille : Haro sur le cirque qui présente des perroquets aras
ANIMAUX•La présentation d’un numéro utilisant des perroquets aras, lors de la Grande fête lilloise du cirque, hérisse le poil des défenseurs des animaux et irrite la mairie de Lille
Mikaël Libert
L'essentiel
- En 2019, la ville de Lille a adopté un vœu visant à ne plus accueillir de cirque exploitant des animaux sauvages.
- Le parti animaliste local déplore la programmation d’un numéro présentant des perroquets ara à la Grande fête lilloise du cirque.
- La mairie a demandé au promoteur du spectacle de respecter le vœu adopté par la ville.
Cela fait quelques années déjà que les cirques disposant d’animaux sauvages sont « persona non grata » sur le territoire de la ville de Lille. Un bannissement qui remonte en fait à 2019, après que le conseil municipal a adopté un vœu, présenté par les écologistes, demandant le « retrait progressif des animaux sauvages dans les cirques. » Sauf que parmi les numéros au programme de la Grande fête lilloise du cirque, qui vient de s’installer pour un mois au cœur de la ville, le parti animaliste a trouvé un bug.
Certes, le spectacle proposé par Thierry Fééry, patron de la Grande fête lilloise du cirque, n’exhibera ni lions, ni éléphants, ni ours, ni n’importe laquelle des grosses bêtes sauvages que l’on avait l’habitude de trouver dans les cirques. Il y a bien un numéro avec des chevaux et un autre avec des chiens, mais ce n'est pas vraiment ça qui pose problème à l’opposition écologiste municipale et aux militants du parti animaliste. Le souci vient du show de l’artiste italien Alessio Fochesato, lequel présente « des aras libres et disciplinés », comme l’annonce le programme du cirque.
Martine Aubry demande le respect du vœu de la ville
« Le traitement que subissent ces animaux, dressage, transport, enclos exigus, n’est pas de nature à répondre à leurs besoins fondamentaux qui requièrent stabilité et calme », dénoncent les défenseurs des animaux, rappelant à la ville le fameux vœu adopté en 2019. Un rappel que ne se sont pas privés de relayer les élus d’opposition du groupe Lille verte, déplorant que la ville promeuve « des événements qui confortent l’exploitation d’animaux par les êtres humains ».
Sauf que la mairie, de son côté, assure qu’elle n’était pas au courant de la présence d’aras dans un numéro de la Grande fête lilloise du cirque. Dans une lettre adressée, mercredi, au patron du cirque, que 20 Minutes a pu consulter, Martine Aubry déplore d’ailleurs « l’absence de mention de la présence d’aras en réponse à l’appel à manifestation d’intérêt conditionnant l’attribution du domaine public à l’activité circassienne. » Dans cette même lettre, elle demande aussi à Thierry Fééry de respecter le vœu de la ville, autrement dit, de déprogrammer le numéro mettant en scène des perroquets.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le numéro d’Alessio Fochesato n’a pas été déprogrammé et les représentations ont débuté : « pour l’instant, le courrier ne me demande pas de suspendre, il [le numéro] est donc au programme », confirme à 20 Minutes Thierry Fééry. C’est la raison pour laquelle PAZ et le parti animaliste ont maintenu la manifestation prévue, dimanche, devant le cirque.