On a testé la Rolls des vélos cargos électriques made in Lille
MOBILIté•Dans notre série de tests de vélos à assistance électrique (VAE), « 20 Minutes » a enfourché pendant deux semaines le longtail haut de gamme de la marque française O2feelMikaël Libert
L'essentiel
- «20 Minutes » a testé le vélo électrique cargo haut de gamme de la marque lilloise O2feel.
- L’Equo 7.1 est un longtail à motorisation centrale proposé à partir de 5.300 euros.
- Sa conception et le choix des équipements promettent une durabilité et une fiabilité qui expliquent notamment le prix.
Y’a pas de mal à se faire du bien. Après vous avoir présenté deux vélos à assistance électrique (VAE) aux tarifs abordables, 20 Minutes a décidé de taper dans le haut de gamme, le premium, le dessus du panier. Alors, pendant deux semaines, nous avons eu entre les jambes l’Equo cargo 7.1 du fabricant français O2feel. Une belle bête dont la version qui nous avait été prêtée coûtait 5.300 euros. Testé sans concession, cet onéreux VAE vaut-il vraiment le prix affiché ?
O2feel est loin de débarquer sur le marché du vélo électrique, l’entreprise ayant été fondée près de Lille, il y a maintenant 12 ans. Pas fou, son fondateur, Grégoire Brunet, ne s’est jamais mis dans l’idée de concurrencer des monstres comme BTwin : « Le marché du VAE est très important désormais et l’offre de plus en plus étendue. O2feel est clairement positionné sur le marché premium, mais pas tant en termes de prix que de qualité et de SAV », assume le président de la société. Pour autant, dans son catalogue 2022, les 25 modèles de la marque affichent des tarifs allant de 1.999 à 5.399 euros. « C’est comme pour le marché de l’automobile, on achète selon ses besoins et selon les équipements que l’on souhaite », estime le patron d’O2feel.
Un moteur central Shimano qui en a en réserve
Pour l’Equo cargo 7.1, c’est un peu comme si nous avions pris un modèle classique, mais avec toutes les options. Sur un cadre en alu développé par O2feel, le constructeur a greffé à peu près ce qu’il se fait de mieux, en grande partie grâce à un partenariat avec Shimano. A commencer par le moteur central, le plus puissant et le plus récent fabriqué par la firme japonaise : l’EP8 cargo au couple très confortable de 85Nm. Les quelque 25 kg du vélo, lestés d’un pilote et d’un passager, sont emportés sans broncher. Du moins jusqu’à 25 km/h en raison de la réglementation. C’est d’ailleurs un point très frustrant, parce que, quel que soit le chemin ou le dénivelé, on sent que l’EP8 est capable de nous emmener bien plus vite.
La batterie embarquée dans notre vélo de test est à la mesure du moteur, très puissante. Il s’agit d’une 720 Wh, conçue et fabriquée par O2feel. « Cela nous permet de garder la main sur le processus industriel et cela nous permet d’intégrer parfaitement les batteries aux cadres des vélos », explique Grégoire Brunet. En effet, la ligne du vélo est préservée d’une grosse verrue rechargeable. En revanche, si son positionnement bas protège la batterie des infiltrations d’eau, il rend le démontage fastidieux pour une charge hors cadre. En termes d’autonomie, la 720 Wh permet en théorie de parcourir entre 75 et 200 km selon lequel des 3 modes d’assistance vous choisissez. En pratique, nous n’avons eu besoin que d’une charge pleine pour rouler environ 100 km. Et il ne nous a fallu que 3h40 pour recharger entièrement la batterie.
O2feel a fait le choix de ne pas mettre d’assistance électrique au démarrage, présenté ailleurs sous la forme d’une gâchette qui lance le vélo jusqu’à 6 km/h. C’est un peu dommage, même s’il reste aisé de se lancer en jouant avec les vitesses et la réactivité du moteur. Vitesses au nombre de 5, installées dans le moyeu de roue arrière (Shimano Nexus). Un système très pratique qui permet de changer de vitesse même à l’arrêt. Et s’il fallait être mauvaise langue, on relèverait le plastique un peu chip de la molette au guidon. Côté transmission, l’Equo 7.1 est doté d’une courroie CDX Gates Carbon drive sans entretien et qui évite de se salir avec la graisse de la chaîne.
On va chipoter un petit peu
En termes de confort, une fois réglé, l’Equo 7.1 est agréable à piloter et s’avère même très maniable malgré son encombrement. Il faudra juste faire attention en manœuvrant, l’imposant panier avant étant fixé au cadre et non au guidon. Même problème pour le phare avant, fixé au panier, dont les 70 lux sont très efficaces en ligne droite mais vous laissent dans le noir en cas de virages serrés. On peut aussi déplorer l’absence d’un feu stop à l’arrière et d’un rétroviseur.
On ne va pas faire la fine bouche, cette expérience avec l’Equo 7.1 est concluante. Le vélo est beau, les finitions sont impeccables et l’ensemble dégage une agréable impression de fiabilité et de robustesse. C’est d’ailleurs le moins que l’on puisse attendre d’un vélo à 5.300 euros. Pour autant, vaut-il ce prix ? Sans doute, d’autant que sur ce segment, à équipement équivalent, l’Equo 7.1 n’est certainement pas le plus cher. Si cela reste hors de portée de beaucoup de bourses, O2feel va, dès 2023, proposer la location longue durée (LLD) sur l’ensemble de sa gamme avec des loyers entre 50 et 200 euros par mois.