« Sans mécénat, il faudrait diviser par deux ou trois le nombre d'expositions. » Bruno Gaudichon, conservateur du musée La Piscine à Roubaix, pose clairement le débat : depuis quelques années, les musées doivent faire de plus en plus souvent appel à des partenaires privés. S'il est croissant, le phénomène n'est cependant pas nouveau. Une étude réalisée en 2007 pour le ministère de la Culture souligne une pratique ancienne du mécénat. « La philanthropie et la solidarité sont historiquement inscrites au cœur des préoccupations des acteurs économiques », écrit Anne-Marie Sosnierz, auteure de l'enquête.

Inciter les PME à s'engager
Depuis Lille 2004, le soutien de la culture est même devenu « un vecteur de rayonnement du territoire », basé sur l'ancrage familial et régional des entreprises. Mais ce sont surtout les grands groupes qui investissent. « Notre objectif est d'inciter les PME à s'engager aussi », témoigne la chambre de commerce et d'industrie de Lille. C'est l'objet d'une charte signée l'an dernier avec la direction régionale des affaires culturelles. La Piscine de Roubaix a anticipé en créant un cercle d'une cinquantaine d'entreprises mécènes.
Pour les collectivités territoriales, pas question néanmoins de se désengager, comme le prouve le conseil général du Nord, qui prend en charge le fonctionnement de cinq musées. « Le mécénat doit rester un complément et non une aide de substitution », précise Olivier Henno (MoDem), chargé de la culture à la communauté urbaine de Lille.