Quand les voisins surveillent

Quand les voisins surveillent

En Angleterre, on appelle cela le « neighbourwatch ». Quatre communes du Nord (Quesnoy-sur-Deûle, Santes, Bois-Grenier et Phalempin) expérimentent depuis déjà plusieurs semaines un dispositif proposé par la gendarmerie : les « voisins vigilants ». Co...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

En Angleterre, on appelle cela le « neighbourwatch ». Quatre communes du Nord (Quesnoy-sur-Deûle, Santes, Bois-Grenier et Phalempin) expérimentent depuis déjà plusieurs semaines un dispositif proposé par la gendarmerie : les « voisins vigilants ». Concrètement, il s'agit de retenir, dans chaque commune concernée, quelques citoyens capables d'alerter la gendarmerie sur des agissements ou des événements qui leur sembleraient anormaux. Délation ? « Pas du tout, explique le lieutenant-colonel Bruno Jedrasiak, du groupement de gendarmerie du Nord. Le but, c'est que les gens se prennent en main pour nous renseigner, c'est le prolongement de notre travail de terrain. Ils ne doivent jamais intervenir eux-mêmes, mais s'ils observent un phénomène cela peut beaucoup nous aider ».

Un tel dispositif mis en place dans un quartier d'Antibes a ainsi permis de faire chuter les cambriolages « de 80 % », selon la gendarmerie. Ce n'est pas l'ambition du maire de Bois-Grenier, Michel Delepaul (SE). « Nous n'avons pas de grande criminalité, mais pour éviter les affaires d'abus de faiblesse sur les personnes âgées, par exemple, pourquoi s'en passer ? » Lui a déjà convaincu huit citoyens de se porter volontaires. Actifs, retraités : « Ce ne sont surtout pas des shérifs », assure le maire. A la gendarmerie aussi, on se veut rassurant. « Si l'un d'eux devenait un habitué des dénonciations abusives, nous le repérerions très vite, nous en avons l'habitude. » Un premier bilan devrait être tiré en fin d'année 2010. D'autres communes périurbaines se sont déjà montrées intéressées. W