Lille : La ville fait une razzia sur les boîtes à clés des propriétaires de AirBnB
COUPER DECALER•Pour éviter la prolifération des boîtes à clés installées sur le mobilier urbain par les propriétaires de AirBnB, la ville de Lille a trouvé une solution radicale qui devrait faire réfléchir les contrevenants
Mikaël Libert
L'essentiel
- La ville de Lille fait la chasse aux boîtes à clés installées sur la voie publique par les propriétaires de AirBnB.
- Plusieurs dizaines ont été décomptées dans le centre et le Vieux-Lille.
- Après un délai de 15 jours, les agents de la ville ont découpé les boîtes qui étaient toujours en place.
Par flemme d’accueillir leurs clients tard ou pour ne pas payer une conciergerie, certains propriétaires de AirBnB laissent les clés de leurs appartements dans de petits coffres-forts accrochés sur le mobilier urbain de Lille. Pour éviter la prolifération de ces boîtes à clés, la ville a trouvé une méthode radicale, inspirée de ce qui avait été fait à Saint-Malo, en Bretagne.
C’est une problématique qui est apparue aux environs du mois de mars dernier selon la mairie. « Avec la levée des restrictions sanitaires et le retour des touristes, les locations AirBnB sont reparties à la hausse. Et de plus en plus de personnes se mettent à cette activité à Lille », assure Jacques Richir, adjoint au maire de Lille. Il estime à un millier le nombre d’hébergements de ce type dans la ville, « essentiellement dans le centre, l’hyper centre et le Vieux-Lille », précise-t-il.
« Cela fait office d’avertissement »
C’est au même moment que les services de la ville ont vu fleurir sur le mobilier urbain les fameuses boîtes à clés. Des dizaines recensées par la police municipale entre la gare et le Vieux-Lille. C’est un phénomène connu auquel a notamment été confrontée la ville de Saint-Malo, très prisée des touristes et donc des loueurs de AirBnB. Et pour que le mobilier urbain lillois ne se transforme pas en Pont des Arts, la mairie a décidé de prendre les devants en copiant la technique Malouine. « On a fabriqué des stickers que les agents ont apposés sur les boîtes. Il s’agissait de prévenir les propriétaires que nous allions les retirer après un délai de 15 jours », explique l’adjoint.
Le délai est aujourd’hui expiré et, lundi, les fonctionnaires, « munis du matériel approprié », ont découpé les attaches d’une quinzaine de boîtes qui n’avaient pas été retirées. Le tout a été déposé à l’hôtel de police municipale. « Les propriétaires peuvent venir récupérer leurs boîtes sans être sanctionnés, cela fait office d’avertissement. En cas de récidive, nous allons chercher dans l’arsenal disponible une amende à leur infliger », insiste Jacques Richir.