FRAIS DE BOUCHECes notes de frais bizarres que présentent certaines collectivités

Hauts-de-France : Ces notes de frais bizarres que présentent certaines collectivités

FRAIS DE BOUCHEUne enquête du site d’informations Médiacités nous apprend que certaines collectivités sont réticentes à dévoiler les notes de frais de leurs élu(e)s
Gilles Durand

G.D.

«Cela relève de la vie privée ». Voilà un des arguments inopérants que le site d’informations, Médiacités, a reçu lors de son enquête sur les notes de frais des élu(e)s dans douze collectivités de la région Hauts-de-France. Le site souhaitait passer au peigne fin frais de restauration, de séjour ou de représentation, pour les années 2019, 2020 et 2021.

Premier constat des journalistes qui ont mené cette enquête, les collectivités ont été très réticentes à fournir factures et documents. « Il a fallu faire appel à la Commission d’accès aux documents administratifs pour l’agglomération de Douai (dirigée par Christian Poiret, également président du conseil départemental du Nord), la ville et la communauté d’agglomérations de Valenciennes, ainsi que la Métropole européenne de Lille », explique Médiacités.

Cadeaux protocolaires

Après cette difficile collecte des documents qui doit servir à une future comparaison à grande échelle, certaines « incongruités » ont déjà été repérées. Ainsi, la mairie de Lille, dans ses cadeaux protocolaires, a offert à l’ancien préfet Michel Lalande, lors de son départ, une lithographie de l’artiste islandais Erró. Pour un montant non précisé.

A Roubaix, c’est une facture de séminaire pour les élus de la majorité qui surprend : 5.000 euros pour une intervention du conférencier Bruno Poignard sur « le fonctionnement de l’être humain, axé sur la communication et la relation à l’autre ». « On espère que l’équipe municipale, ballottée depuis par les affaires ayant touché les élus roubaisiens, a pu en tirer des enseignements », ironise Médiacités.

Hôtel très cher

Autre remboursement étonnant, la ville de Calais a pris en charge le déplacement et l’hébergement de Natacha Bouchart à Angers, en septembre 2020, à l’occasion du lancement de La République des maires, une initiative politique de maires de centre-droit autour de l’ancien premier ministre Edouard Philippe. « Un déplacement qui n’a rien à voir avec les habitants de Calais qui en supporteront pourtant la charge », souligne le site d’informations.

Enfin, la métropole de Lille (Mel) n’est pas en reste. Pour leur participation au Mipim de Cannes, consacré aux professionnels de l’immobilier, le président de la Mel, Damien Castelain, s’est fait rembourser deux nuits dans une chambre d’hôtel à 499 euros la nuit, alors que le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, présent au même salon, a séjourné dans un hôtel deux fois moins cher.