Lille : La métropole se lance dans l’hydrogène pour ses bus et bennes à ordures, à partir de 2024
ENERGIE•La Métropole de Lille va créer, à partir des déchets, un centre de fabrication pour produire et distribuer de l’hydrogène pour ses bus et camions poubellesGilles Durand
L'essentiel
- La métropole de Lille projette d’installer une station de production d’hydrogène sur les communes de Lomme et de Sequedin.
- L’ambition est d’alimenter 42 nouveaux bus et 5 nouvelles bennes à ordures avec de l’hydrogène dit « renouvelable » ou « propre », à l’horizon 2026.
- La première benne à ordures à hydrogène est entrée en service en France, au Mans, dans la Sarthe, en septembre 2021.
L’hydrogène sera-t-elle l’énergie de demain ? La métropole de Lille (Mel) en est persuadée, au point de projeter l’installation d’une station de production sur les communes de Lomme et de Sequedin, à proximité du dépôt de bus et du point de collecte des ordures ménagères. L’ambition affichée est d’alimenter 42 nouveaux bus et 5 nouvelles bennes à ordures avec de l’hydrogène dit « renouvelable » ou « propre », à l’horizon 2026.
« Nous faisons un pas supplémentaire dans la mise en œuvre d’un écosystème territorial d’hydrogène », annonce Damien Castelain, président de la Mel, dans un communiqué. Le développement de ce service doit renforcer l’autonomie énergétique de la flotte des 450 bus, qui fonctionnent déjà au gaz produit par le centre de valorisation organique (CVO) de Sequedin.
Une première au Mans, en septembre
Si les bus à hydrogène sont déjà largement répandus un peu partout sur le territoire français, on est loin du même développement concernant les camions poubelles. Néanmoins, la métropole de Dijon, dans le département de la Côte d’Or, a également prévu de verdir sa flotte de camions poubelles en passant aux véhicules à hydrogène, dès cette année et jusqu’en 2026. Les moteurs thermiques sont remplacés par des moteurs électriques.
Mais c’est en septembre 2021 que la première benne à ordures à hydrogène est entrée en service en France, au Mans, dans la Sarthe. Moins bruyant, l’engin coûte, en revanche, 3,5 fois plus cher, rapporte France Bleu. Interrogée, par ailleurs, sur le coût de fabrication de l’hydrogène, la MEL est, de son côté, restée muette.
On a simplement appris que cette usine de production doit devenir opérationnelle en 2024 et sera dirigée par une société baptisée Hyléos, avec l’entreprise Engie comme partenaire. La construction de l’infrastructure nécessitera un investissement de 12 millions d’euros, avec une forte aide publique à la clé.
« Développement d’une économie du territoire »
« L’intérêt de ce projet, c’est de permettre le développement d’une économie du territoire et d’éviter l’importation d’énergie. On sait que dans les vingt prochaines années, le coût du carburant ne va cesser d’augmenter », témoigne Stéphane Baly, élu (EELV) à la MEL et spécialiste des énergies.
Si l’écologiste voit d’un bon œil ce virage énergétique, il s’inquiète, en revanche, des effets secondaires. « Le bémol, c’est que ce centre de fabrication d’hydrogène ne doit pas devenir un appât à déchets, ni servir de justification pour ne pas réduire les déchets, explique-t-il. Car la métropole est à la remorque sur cette politique de déchets. Le tonnage collecté reste beaucoup trop haut. »