Guerre en Ukraine : L’équipementier ferroviaire Valdunes retrouve des clients avec le blocage d’usines russes et ukrainiennes
ECONOMIE•Fabricant d’essieux et de roues de trains, la société nordiste Valdunes reconquiert des clients qui ne peuvent plus s’approvisionner en Russie, ni en Ukraine20 Minutes avec AFP
Regain d’activité avec la guerre en Ukraine. Après des semaines d’activité réduite liée au coût de l’énergie, le dernier fabricant français de roues et essieux de trains, Valdunes, va devoir fournir de nombreux clients privés d’approvisionnement à cause du conflit en Ukraine, a-t-on appris, ce mardi, auprès de la direction.
Sur la vingtaine de sociétés dans le monde qui fabriquent des roues et essieux de chemin de fer, une se trouve en Ukraine et deux en Russie. À elles trois, elles représentent « 20 % du marché mondial », mais « ne peuvent plus vendre à l’extérieur de leur territoire » actuellement, a expliqué à l’AFP Daniel Capelle, directeur général de Valdunes, entreprise installée dans le Nord.
Négociations en cours
« Des clients attirés par les coûts faibles (proposés par ces trois fournisseurs), mais qui se retrouvent aujourd’hui coincés, se retournent vers des fournisseurs historiques à l’Ouest », comme Valdunes, dont les deux sites français se trouvent à Leffrinckoucke, près de Dunkerque et à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, a-t-il poursuivi.
Certains de ces clients, « en France et en Europe », ont déjà conclu un accord avec l’entreprise. Pour d’autres, la négociation est encore en cours, a précisé Daniel Capelle. Ce contexte va apporter « un complément d’activité conjoncturellement intéressant » pour Valdunes, qui tournait au ralenti depuis plusieurs semaines, a-t-il souligné.
L’entreprise avait annoncé en début d’année placer en activité partielle 40 % de ses salariés en janvier et février en raison des coûts de l’énergie et d’un manque de commandes.
Actionnaire en Chine
D’après Ludovic Bouvier, responsable régional de la CGT Métallurgie, pour l’heure, « 10.000 roues et 5.000 essieux » ont été commandés à Valdunes après « l’arrêt de la production » dans des usines de l’entreprise ukrainienne Interpipe, a expliqué le syndicaliste mardi, lors d’une conférence de presse, à Valenciennes.
Mais, a indiqué Ludovic Bouvier, la société a décidé « de fabriquer seulement 600 roues et 300 essieux » sur les sites français, où travaillent 368 salariés. « Le reste sera fabriqué en Chine où se trouve l’actionnaire, qui marque ainsi sa volonté de laisser mourir Valdunes », a regretté le syndicaliste.