D’habitude, Florent Ladeyn recrute ses employés sur un coin de table entre deux services. Mais le restaurateur nordiste, qui vient d’ouvrir deux nouveaux restaurants à Béthune et Dunkerque, a besoin de recruter une vingtaine de personnes assez rapidement.

Alors, pour l’aider dans ses besoins, la chambre de métiers et de l'artisanat des Hauts-de-France (CMA) a décidé de proposer une formation express et sur mesure à ses futurs employés. Après un job dating organisé jeudi à la CMA, une formation de deux mois qui alterne un mois théorie et un mois de pratique va être proposée aux heureux élus.

Une formation de deux mois faite sur mesure

Locavore à l’extrême, Florent Ladeyn s’en réjouit d’avance. « C’est énorme. Pendant cette formation, ils vont travailler avec les produits avec lesquels ils vont ensuite travailler chez nous. Ils vont aussi apprendre la saisonnalité des produits, ils vont aller voir les maraîchers, faire un tour dans les fermes, voir comment on fait de la bière et même aller discuter avec mon père dans les Flandres » sourit le restaurateur.

Dans un secteur demandeur comme la restauration où les offres d’emploi ont dû mal à être pourvues, ce type de formation sur mesure est un tournant sur lequel souhaite insister de plus en plus à l’avenir la chambre des métiers comme le reconnaît Laurent Rigaud.

« On répond à un besoin »

« En ce moment, on a des offres d’emploi. Est-ce qu’on continue à proposer des formations initiales en 2-3 ans ? Ou est ce qu’on innove et qu’on crée une nouvelle dynamique dans la formation ? La CMA est experte dans la formation. Je suis persuadé que dans les mois et les années à venir, il faudra procéder comme ça dans les entreprises au cas par cas. On rend service à l’entreprise, aux demandeurs d’emploi et à l’économie de proximité et des territoires. On répond à un besoin », assure le président de la CMA.

Favoriser le bien-être au travail

La preuve avec Pauline. Cette Nordiste de 34 ans était cadre dans la grande distribution pendant plusieurs années. Après un burn-out, elle a décidé de se lancer dans un projet de reconversion. Et la formation proposée pour travailler dans les restos de Florent Ladeyn l’a rapidement convaincu.

« Quand j’ai entendu parler du recrutement de Florent Ladeyn, ça a fait beaucoup de sens pour moi. Je me suis dit que c’était une possibilité de rebondir car j’aime les valeurs qu’il prône entre le manger local et le manger sain. Le fait qu’il y ait une formation à la clé, qu’on donne sa chance à des gens qui ne sont pas du milieu m’ont convaincu de pouvoir bénéficier de ce type de formation », raconte la demandeuse d’emploi qui n’a pas peur des contraintes du métier.

Ça tombe bien, le restaurateur lillois propose à tous ses salariés une semaine de travail de quatre jours suivi de trois jours de repos. « En ce moment, les restaurateurs ont du mal à trouver des gens. Mais c’est aussi difficile pour les gens de trouver une entreprise dans la restauration où ils sont respectés. Il faut développer le bonheur au travail. Ça montre que l’humain a une place prépondérante dans l’entreprise », conclut un chef lillois qui espère bien convaincre pendant deux mois des futurs salariés.