De l'aplomb dans la tête

De l'aplomb dans la tête

Un vrai chanteur ? Qui sait ? Un vrai musicien ? On s'en fout. Didier Super est à coup sûr un artiste. Un intermittent iconoclaste qui ne respecte qu'une chose : le spectacle de rue, son autre activité. « Ce qui me plaît dans ce milieu, c'est la pass...
Gilles Durand

Gilles Durand

Un vrai chanteur ? Qui sait ? Un vrai musicien ? On s'en fout. Didier Super est à coup sûr un artiste. Un intermittent iconoclaste qui ne respecte qu'une chose : le spectacle de rue, son autre activité. « Ce qui me plaît dans ce milieu, c'est la passion du métier, sans l'orgueil qu'on retrouve dans le monde de la scène », assène-t-il. Le vilain petit canard de la musique n'a pas la langue dans sa poche. Dès son premier album, bricolé dans l'appartement d'un pote à Douai, il hérisse le poil du consciencieusement correct et collectionne les grossièretés les plus osées. Aucun tabou ne lui résiste, pas même celui du téléchargement de ses chansons, qu'il rend légal sur son propre site. Au grand dam de sa maison de production.

Allergiques à l'humour noir, s'abstenir. Son « concert sans musique »* est une succession de chansons spontanées et d'autodérision suicidaires. « Je ne génére pas assez d'argent pour qu'on me colle des procès, alors j'en profite », sourit-il. Le second degré n'est pas toujours bien perçu. En témoigne une attaque de punk lors d'un concert ou une expulsion musclée par des faucheurs volontaires qu'il était pourtant venu soutenir. Il se venge sur les nains de jardin dans ses spectacles.