Les bonnes résolutions pour améliorer le trafic SNCF en Hauts-de-France

Hauts-de-France : Les bonnes résolutions de la SNCF pour améliorer le service TER en 2022

TRANSPORTSLes aléas et la crise sanitaire continuent de perturber la qualité de service des TER malgré le plan de redressement mis en place par la SNCF pour 2022
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Retards, annulations de trains… L’année 2021 a été particulièrement difficile pour les voyageurs TER des Hauts-de-France.
  • La région, autorité organisatrice du transport ferroviaire, avait annoncé, début décembre, suspendre le paiement du service TER à la SNCF.
  • Depuis, un nouveau plan de redressement a été présenté, mais les aléas continuent de perturber le trafic.

Les bonnes résolutions de la SNCF suffiront-elles ? L’année 2021 a été particulièrement difficile pour les voyageurs TER des Hauts-de-France. On ne compte plus les plaintes pour dysfonctionnement du service pour retards, annulations ou trains bondés.

Au point que la région, autorité organisatrice du transport ferroviaire, avait annoncé, début décembre, suspendre le paiement du service TER à la SNCF. Depuis, un nouveau plan de redressement a été présenté, mais les aléas continuent de perturber le trafic.

Causes extérieures et accidents de personne

Dimanche, deux événements sont venus rappeler à quel point la circulation des trains reste soumise aux causes extérieures et aux accidents de personne (environ un quart des motifs de retard selon un rapport ministériel). Vers 18 heures, un SDF a d’abord vainement tenté de se suicider en se jetant sous une locomotive, à Hazebrouck, puis s’en est pris physiquement au conducteur du train. Résultat : une interruption de la circulation pendant deux heures sur l’axe Calais-Lille.

Un peu plus tard, vers 21 heures, c’est une personne juchée sur une armature métallique qui menaçait de se jeter de 6 m de haut, en gare de Lille Flandres. La mise en veille du circuit électrique a entraîné une perturbation du trafic pendant une heure. Dix trains ont subi des retards.

Ces incidents, qui se transforment parfois en accidents dramatiques, restent monnaie courante. « Nous sommes la région qui compte le plus de passages à niveau, par exemple, avec le potentiel d’accidents qui va avec, témoigne un cadre de la SNCF. A cela s’ajoutent plus de 1.200 trains qui circulent quotidiennement et ce sont les plus chargés de France. La moindre perturbation touche beaucoup de monde en même temps. »

Importantes suppressions de trains

Mais en dehors de ces problèmes récurrents de retard, ce sont surtout les trains annulés au dernier moment qui ont exaspéré les usagers en 2021. « Courant octobre, nous avons connu des taux de suppressions très importants », reconnaît la SNCF dans un communiqué, assurant une amélioration notable, « mais insuffisante » depuis, entre Lille et Amiens.

Pour améliorer l’organisation, Frédéric Guichard, directeur régional TER de la SNCF promet « la mise en place d’une cellule spécifique d’affectation anticipée des matériels et de suivi des compositions pour veiller au confort des voyageurs » et « une réaffectation du parc des rames matériel entre le nord et le sud pour améliorer la conformité des compositions de trains ».

Mais en coulisses, on avoue que la désorganisation générale est aussi due à la crise sanitaire. Aujourd’hui plusieurs régions constatent un manque de conducteurs touchés par l’épidémie de Covid-19. « Cette situation s’est fait sentir dans le Nord dès le mois de novembre, explique un cadre. Tous les secteurs industriels ont été touchés par cette crise, nous comme les autres. Avec aussi des problèmes d’acheminement de matériel. »

« Désorganisation programmée »

D’autant que contrairement à d’autres régions où le trafic est resté allégé, les TER Hauts-de-France ont repris à 100 % de leur capacité dès la fin du dernier confinement, en avril. « Nous n’en avions sans doute pas les moyens », reconnaît cette même source.

Le plan de redressement de la SNCF a permis de renforcer les équipes avec l’arrivée de 40 conducteurs et contrôleurs et l’apport de deux nouvelles locomotives. « Mais le recrutement reste difficile », avoue-t-on.

Du côté de la CGT, syndicat majoritaire chez les cheminots, on estime que les difficultés rencontrées par l’entreprise publique ne sont que le résultat d’une « désorganisation programmée » avec un « manque d’effectif permanent et une dégradation des conditions de travail ».

« Ce sont les réformes ferroviaires de 2014 et 2018 qui commencent à produire leurs effets néfastes, estime la CGT, dans un communiqué. En 2019, nous alertions sur la nouvelle mouture du service annuel qui a créé de nombreuses ruptures de charges et ne laissait aucune souplesse aux divers aléas au nom de la productivité. »