Le « conseil lillois de la nuit » va-t-il serrer la vis de la vie nocturne ?
FETE OU SOMMEIL•La mairie de Lille a décidé de constituer un conseil de la nuit qui sera chargé de veiller à ce qu’un équilibre soit respecté entre ceux qui veulent faire la fête et ceux qui préfèrent dormir. Le but étant de rédiger la nouvelle charte de la vie nocturne qui entrera en vigueur en 2022
Mikaël Libert
L'essentiel
- Comme promis, la ville de Lille vient de se doter d’un conseil de la nuit.
- Ses membres sont des institutions, des commerçants, des riverains, des noctambules, des associations ou encore des élus.
- Ce conseil devra entre autres participer à la rédaction de la nouvelle charte de la vie nocturne.
Bamboche, or not bamboche ? Comme promis, la ville de Lille vient d’installer son « Conseil lillois de la nuit ». Ses membres, d’horizons très différents, auront la lourde tâche de ménager la chèvre et le chou entre fêtards et riverains pour rédiger une charte de la vie nocturne qui entrera en vigueur en 2022.
Lille n’est pas la dernière ville où l’on sait faire la fête. Enfin elle ne l’était pas du moins. Il régnait jusqu’à il y a peu encore une certaine anarchie dans l’organisation de la vie nocturne qui avait parfois ses bons côtés, mais qui pouvait aussi causer bon nombre de problèmes.
« Améliorer l’équilibre » entre fêtards, riverains et économie
Les abus de certains professionnels du secteur ont donné une raison à la mairie de serrer la vis. Les nombreuses fausses boîtes de nuit qui avaient obtenu des autorisations d’ouverture tardive ont été requalifiées en bars avec une fermeture des portes à 2 heures du matin maximum. Les autorisations dérogatoires d’ouverture tardive, historiquement accordées selon le secteur, ont toutes sauté. Depuis juin dernier, la règle est la même pour tous : 1 heure en semaine, 2 heures le week-end et des terrasses fermées 2 heures avant la salle.
Et depuis lundi, la ville a une nouvelle arme, ou un nouvel outil : le conseil de la nuit. Il se compose d’institutions, d’exploitants d’établissements, de représentants de riverains, de noctambules, de représentants d’associations ou de partenaires publics, de personnalités et d’élus municipaux. « Cette instance a pour objectif d’améliorer l’équilibre entre les envies de fête des uns, l’activité économique des autres et la tranquillité des habitants », explique la mairie.
Les membres de ce conseil travailleront sur différents thèmes lors de commissions réparties entre mi-décembre et janvier 2022. Il sera notamment question de « régulation de la vie nocturne », autrement dit ce que l’on peut faire ou non, ou encore et de « réduction des risques ». Pour cette dernière thématique, outre la question des agressions dans les quartiers festifs, les conseillers aborderont celle du GHB. A ce propos, d’ailleurs, la ville a commandé 2.000 protège-verres qui seront distribués gratuitement dans les bars et discothèques. Autre tâche du conseil, et pas des moindres, ses membres participeront à la rédaction de la nouvelle charte de la vie nocturne. Horaires étendus ? Réduits ? Fermeture des terrasses alignées sur la salle ? Les réponses tomberont courant 2022.