Les anciennes archives départementales deviennent un lieu autour de l’art

Lille : Les anciennes archives départementales deviennent un lieu de vie autour de l’art

LOISIRSA l’abandon depuis une décennie, une annexe des archives départementales du Nord a été transformée en un lieu hybride mêlant art contemporain, gastronomie et mixologie
Les archives renaissent en Artchives
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Une annexe lilloise des archives départementales du Nord vient d’être réhabilitée.
  • Abandonné depuis une décennie, le bâtiment abrite désormais une galerie d’art, un bar à cocktails et une cantine urbaine.
  • Baptisé « Artchives », l’endroit doit ouvrir au public début décembre.

D’archives à Artchives. La semaine prochaine ouvrira à Lille un lieu unique en son genre. Dans le discret mais immense bâtiment ayant servi autrefois d’annexe aux archives départementales du Nord, une galeriste lilloise a eu l’idée d’expérimenter Artchives, un concept mêlant galerie d’art, restaurant gastronomique et bar à cocktails.

Situé au 74 de la rue Jacquemars Gielée, à Lille, le bâtiment occupé aujourd’hui par Artchives cache bien son jeu. Sa construction remonte au début du XXe siècle, lorsque les archives départementales ont commencé à se sentir à l’étroit dans le dépôt du Pont-Neuf. Sa réalisation a été confiée à l’architecte Léonce Hainez, à qui l’on doit aussi, notamment, le théâtre Sébastopol et l’Institut Pasteur de Lille. Derrière une façade de maison de maître ont été érigés trois niveaux de rayonnages en béton armé pour une surface totale de 1.700 m². Après environ un siècle de bons et loyaux services, le bâtiment a été vidé puis mis en vente en 2013.

« Une expérience à vivre dans sa globalité »

L’endroit est resté figé dans le temps jusqu’à ce que Cynthia Caron se mette en quête d’un lieu pour agrandir Abcynth, sa galerie d’art. En découvrant les archives, elle a ressenti « un choc esthétique » qui lui a rappelé le travail du designer brésilien Oscar Niemer. « Cynthia souhaitait faire de ce lieu une expérience à vivre dans sa globalité avec, au cœur du concept, une galerie d’art contemporain », explique Gonzague Vanoverberghe, directeur d’Artchives.

Le côté brut de l’écrin a été préservé ainsi que de nombreuses traces de l’activité passée du bâtiment. Et si l’on trouve effectivement des touches d’art contemporain dans tous les coins, celui-ci trouve largement sa place au premier niveau où sont exposées les œuvres d’une dizaine d’artistes. « L’idée est de changer environ toutes les six semaines et d’ouvrir des ateliers d’artistes », assure Laetitia Roitberg, chargée de la promotion d’Artchives.

Au rez-de-chaussée se déploie un immense bar où quatre « mixologues » préparent des cocktails dont ils ont élaboré les recettes. Des chefs dans leur domaine, à l’image de David, un Sud-Africain débauché par Gonzague Vanoverberghe dans un bar de l’île britannique de Guernesey.

Au 3e niveau se trouve la « cantine urbaine ». La cheffe de cuisine, Valentina Giacobbe, a fait ses classes chez Ferrandi puis est passée notamment par le Rozo, restaurant étoilé lillois. « L’idée est de travailler des produits locaux et de saison. C’est aussi pour cela que nous avons racheté une ferme de permaculture à la frontière belge », poursuit Laetitia Roitberg.

« Artchives, c’est un lieu de vie autour de l’art, ouvert à tous », insiste le directeur. D’ailleurs, l’accès est gratuit, ainsi que la visite de la galerie. Côté bar et restaurant, les tarifs ne sont ni bon marché ni exorbitants. Comptez en moyenne 15 euros pour un cocktail, 32 euros pour le menu du midi et 50 euros pour celui du soir. L’ouverture, quelque peu retardée par la crise sanitaire, est prévue le 3 décembre.