MANEGEA Lille, le musée de la fête foraine fait replonger dans l'enfance

Lille: Le musée de la fête foraine fait replonger dans la nostalgie de l'enfance

MANEGEAvec ses manèges et jeux d’époque, ce nouveau lieu, installé à Saint-André-lez-Lille, attire des visiteurs heureux de retrouver la féerie des arts forains
François Launay

François Launay

L'essentiel

  • Le musée de la fête foraine a ouvert ses portes à Saint-André-lez-Lille.
  • Didier Vanhecke, un collectionneur de manèges, y expose sa collection personnelle.
  • Un vrai voyage dans le temps qui fait replonger en enfance.

Carrousel, tir à la carabine, flippers d’époque, bouffe-balles des 70’s ou encore mini-hippodrome… Quand on pénètre dans le musée de la fête foraine situé à Saint-André-lez-Lille, c’est toute la nostalgie de l’enfance qui vous revient en pleine face dans ce lieu incroyable. C’est dans une ancienne carrosserie industrielle que les manèges d’époque ont retrouvée une seconde vie. Des manèges qui appartiennent tous à Didier Vanhecke. Le Nordiste, producteur de spectacles dans le civil, collectionne depuis 30 ans tout ce qui se rapporte aux arts forains. Une passion née un jour de Braderie de Lille.

Didier Vanhecke a créé le musée de la fête foraine
Didier Vanhecke a créé le musée de la fête foraine - F.Launay/20 Minutes

« J’avais 18 ans à l’époque et j’ai acheté bêtement un cheval de manège à la Braderie. Ce n’était pas donné mais j’ai trouvé l’objet magnifique. Puis, j’ai commencé à acheter un deuxième, un troisième sujet… Et là, tu mets le doigt dans l’engrenage du collectionneur. C’est vite devenu obsessionnel. J’ai acheté de plus en plus gros jusqu’au jour où m’a proposé un manège. Mais à partir de là, il faut stocker. Du coup, j’ai acheté un entrepôt », raconte Didier Vanhecke.

Un lieu magique qui prend place dans une ancienne carrosserie

Pendant des années, ces manèges dorment en pièces détachées dans un hangar. Jusqu’en 2017 où un ami collectionneur de voitures lui annonce qu’il vient d’acheter une ancienne carrosserie sur une parcelle de 3.000m2 pour y mettre ses voitures de collection. « Il me propose alors de lui louer la moitié de la parcelle pour y mettre mes manèges. Mais j’ai finalement décidé de lui racheter l’ensemble pour tout retaper dans l’idée de créer un musée de la fête foraine », poursuit le passionné.

Le mini hippodrome où on fait avancer les chevaux en lançant des balles
Le mini hippodrome où on fait avancer les chevaux en lançant des balles  - F.Launay/20 Minutes

Après deux ans de rénovation, le lieu ouvre ses portes en 2019. Plusieurs soirées privées y sont organisées pour des entreprises, des concerts ou des particuliers. Mais le Covid débarque et met tout le projet en pause. Finalement, le musée de la fête foraine a ouvert ses portes depuis quelques mois aux particuliers qui doivent réserver au préalable leur place sur Internet pour une visite guidée d’une heure et demie. Car on vient d’abord ici pour s’instruire sur les arts forains martèle Didier Vanhecke.

On peut jter des balles dans la gueule d'anciennes personnalités politiques
On peut jter des balles dans la gueule d'anciennes personnalités politiques - F.Launay/20 Minutes

« C’est un musée, pas une salle de jeux »

« C’est un musée, pas une salle de jeux. Ce que je veux, c’est montrer le côté historique des choses. Mon objectif, c’est que les gens viennent s’intéresser au patrimoine de l’art forain. Je raconte l’histoire du monde forain et des manèges présents ici. C’est un art populaire qui a suivi les modes : l’art nouveau, l’art déco, le rococo. Après, quand les gens viennent faire la visite, ils font aussi des tours de manège car il faut aussi que ce soit ludique. Mais les manèges ne tournent pas toute la journée, ce n’est pas le but. Il faut que ce musée soit vivant mais il ne faut pas non plus que ça devienne un lunapark. ».

Le carrousel de 1908 trône au milieu du musée
Le carrousel de 1908 trône au milieu du musée - F.Launay/20 Minutes

De toute façon, pas besoin de monter dessus pour être saisi par la beauté et le charme suranné des attractions. Le carrousel de 1908, période où la fête foraine vivait son âge d’or, plante déjà le décor d’un endroit unique en son genre dans la région. « Ça ne laisse pas les gens indifférents car c’est un art qui reste accessible On n’a pas besoin d’avoir fait des études en histoire de l’art pour comprendre. Chacun peut y trouver une lecture », conclut Didier Vanhecke, heureux de faire replonger ses lieux visiteurs dans la féerie des arts forains.